Insertion des sortants du supérieur : les effets contrastés de la professionnalisation

La hiérarchie des diplômes reste en bonne part intouchée

Publié le 12 mars 2012

Les jeunes débutants qui se présentent sur le marché du travail au cours de l'année 2007 connaissent un contexte économique favorable au départ mais qui se retourne rapidement. Les débouchés offerts par l'emploi public se sont en outre raréfiés. Dans le même temps, les universi­tés ont connu des évolutions importantes : professionnalisation accrue, généralisation du système LMD et politiques renouvelées de lutte contre le décrochage et en faveur de l'insertion. Sans surprise, les jeunes sortis du supérieur en 2007 accèdent plus difficilement à l'emploi que leurs aînés.

Après trois ans de vie active, le taux de chô­mage des sortants du supérieur, s'établit à 11 % des actifs, contre 8 % pour ceux arrivés sur le marché de l'emploi trois ans plus tôt. Cette dégradation reste modérée en comparaison de celle dont ont pâti les sortants du secondaire (27 % contre 21% pour la génération 2004). Les taux de chômage des sortants de DESS et masters professionnels, après trois ans de vie active, sont désormais du même ordre que ceux des sortants de DEA et masters recherche. Ils étaient notablement plus bas auparavant. Les diplômés de masters ont désormais des taux de chômage très proches de ceux des sortants de licences gé­nérales. À ce niveau, la voie professionnelle n'a pas autant protégé des effets de conjoncture qu'au niveau licence. L'avantage de la voie professionnelle s'observe toujours sur les taux d'EDI et sur la rémunération.

La hiérarchie des diplômes reste en bonne part intouchée : de façon générale, les diplômes du supé­rieur les plus élevés continuent à mieux protéger du chômage, les voies professionnelles ont un avantage sur les voies générales à niveau égal, et les non diplômés sont ceux qui connaissent, de loin, les difficultés les plus importantes.

La qualité des emplois occupés a en moyenne très bien résisté à la crise. Le taux d'emploi à durée indéterminée (EDI) reste inchangé entre 2007 et 2010. En termes d'accès aux positions de cadres, la génération 2007 progresse de 4 points par rapport à celle de 2004. Enfin, les salaires en euros constants restent inchangés.

Entre 2007 et 2010, avoir un diplôme du supérieur reste un atout majeur sur le marché du travail. Si les licences professionnelles ont le vent en poupe, les autres diplômes professionnels pâtissent plus des effets de la conjoncture. La professionnalisation semble moins efficace lorsqu'elle ne s'accompagne pas d'une sélection importante à l'entrée, ou qu'elle doit faire face à la concurrence d'autres diplômes. Elle n'assure donc pas mécanique­ment une prime à l'insertion.


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