Bac 2015 : L'UPS demande la création d'un bac scientifique

170 000 bacheliers S à la session 2015, bravo ! Mais seulement 50 000 tels bacheliers dans les filières scientifiques de l'enseignement supérieur à la rentrée universitaire prochaine.

Publié le 09 juillet 2015

Le S du bac S n'est pas le S de Scientifique. Il faut le dire. Parce que c'est sur ce constat qu'a été construite la dernière réforme des programmes dans la filière S: la majorité des bacheliers S n'ayant pas besoin de mathématiques et de physique chimie dans la suite de son cursus, il fallait alléger les horaires et les contenus correspondants en filière S. Depuis 2011, dans les classes de première et terminale S, on fait donc beaucoup moins de physique chimie, on fait des mathématiques qui préparent mal aux études supérieures scientifiques, et on ne fait pas d'informatique, sauf si on a la chance d'être dans un établissement qui propose l'option ISN (informatique et sciences du numérique)!

Et pourtant, notre économie a besoin chaque année de ces 50000 jeunes qui seront diplômés, professeurs, cadres de l'industrie, chercheurs, et qui maintiendront la France à son rang dans les secteurs de pointe. Ces diplômés sont attendus et espérés. Fallait-il sacrifier leur formation initiale?

Depuis plus de deux ans, les professeurs de classes préparatoires scientifiques demandent que soit publié le bilan de la réforme des lycées de 2010, que les besoins en formation scientifique dans notre pays cessent d'être sous-évalués, et que soit ouverte une vraie réflexion sur les objectifs et les contenus d'une telle formation. Ils refusent de voir bradée l'expertise scientifique française actuellement si bien reconnue à l'international. Ces demandes se sont heurtées à un mur: au mieux, selon certaines sources, le bilan de la réforme du lycée serait publié "à la fin du quinquennat". Un tel délai est catastrophique.

Dans l'urgence, les professeurs de classes préparatoires scientifiques demandent la création d'une option scientifique dans la filière S, avec des horaires renforcés, validée par un bac scientifiquement solide, un vrai bac pro scientifique, pour ces 50000 jeunes qui se destinent à des études supérieures scientifiques.