La CDEFI salue la nouvelle ministre et rappelle les enjeux auxquels sont confrontées les écoles d'ingénieurs

plus de 60 % des masters délivrés chaque année dans le secteur des sciences et des technologies sont des diplômes d’ingénieur. 25 % des diplômés de niveau master sont aujourd’hui des ingénieurs...

Publié le 01 septembre 2014

La Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs (CDEFI) félicite Madame Najat Vallaud-Belkacem pour sa nomination en tant que ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche au sein du nouveau gouvernement dirigé par Monsieur Manuel Valls.

Nous nous félicitons de savoir, ainsi qu'elle l'a indiqué le 28 août à la CPU, qu'elle compte accorder une grande importance à l'enseignement supérieur et à la recherche dans le cadre de ses fonctions. Tout en lui adressant nos meilleurs vœux de réussite, nous voudrions insister sur l'importance des écoles d'ingénieurs dans le paysage de l'enseignement supérieur et de la recherche.

A l'intérieur de nos frontières, plus de 60 % des masters délivrés chaque année dans le secteur des sciences et des technologies sont des diplômes d'ingénieur. 25 % des diplômés de niveau master sont aujourd'hui des ingénieurs. A l'étranger, notre modèle de formation et nos jeunes diplômés rencontrent un succès indéniable. Pourtant, les écoles d'ingénieurs font face à de nombreux défis dans leurs missions de formation, de recherche et d'innovation. L'élaboration d'une « stratégie nationale de l'enseignement supérieur » nous semble à cet égard un élément de réponse important et nous attendons que le comité, qui doit rendre ses conclusions cet automne, prenne suffisamment de hauteur pour faire des propositions fortes et ambitieuses.

En premier lieu, nous devons penser et mettre en place de nouveaux modèles économiques pour l'enseignement supérieur. Comme pour tous les établissements d'enseignement supérieur, les écoles d'ingénieurs vivent une situation économique difficile pouvant conduire à un certain malthusianisme dans le recrutement des étudiants alors que la demande des entreprises pour ce diplôme n'a jamais été aussi forte. A cette détérioration de la situation financière de ces écoles viendra s'ajouter l'impact de la réforme de la taxe d'apprentissage, qui amènera pour toutes les écoles une baisse de leurs ressources estimée à 25 %. L'enseignement supérieur privé, qui assume une part de plus en plus importante de la formation des ingénieurs voit aussi sa situation s'aggraver. Comme nous l'avons souligné dans un précédent communiqué, la subvention publique accordée aux écoles privées, qui représentent un quart des diplômés chaque année, a baissé de 19,7 % entre 2012 et 2014. Les écoles privées associatives ne pourront indéfiniment par compensation augmenter les droits d'inscription. Il est aussi important de développer les prérogatives des EESPIG dont le statut est maintenant reconnu par la loi.

Délivrant un quart des diplômes de grade master dans notre pays, les écoles d'ingénieurs doivent demeurer ouvertes à tous. Leur effectif comprend déjà en moyenne plus d'un quart de boursiers, et nous devons mettre en place un système qui puisse fortifier l'égalité des chances de chacun. A cet égard, l'apprentissage constitue un excellent vecteur de formation dans les écoles.

La capacité des écoles d'ingénieurs à se développer à l'international est une de leurs caractéristiques forte. Nombre de pays souhaitent aujourd'hui voir les écoles françaises mettre en place des formations à l'intérieur de leurs frontières. Il est donc important que les masters « internationaux », qui apportent une excellente visibilité aux établissements, soient préservés dans leurs caractéristiques essentielles. Il est aujourd'hui regrettable qu'une partie des EPA et toutes les écoles privées ne puissent plus le délivrer en propre.

Enfin, sur l'ensemble du territoire, les contours des regroupements sont maintenant globalement connus et nous nous réjouissons que les écoles puissent prendre un rôle à leur mesure dans les communautés. Elles sont pleinement conscientes de leurs responsabilités vis-à-vis du développement économique et social du pays. C'est pourquoi la CDEFI entend être force de proposition dans les actions qui seront menées à l'avenir et assure de son soutien la nouvelle ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.