Les chaussettes qui utilisent de l'urine pour créer de l'électricité

On doit cette découverte quelque peu étonnante à une équipe de chercheurs de l'Université de l'Ouest de l'Angleterre.

Publié le 22 décembre 2015

Un prototype fonctionnel de pile microbienne autonome fonctionnant à l'urine a déjà été créé.

Marcher avec des chaussettes contenant de l'urine pour créer de l'énergie

Le principe est simple : incorporer un circuit de pile microbienne autonome fonctionnant à l'urine dans une paire de chaussette afin de pouvoir créer de l'électricité durant la marche. D'après le prototype créé, les chercheurs britanniques peuvent affirmer que ce circuit permet de produire une énergie suffisante afin d'alimenter un émetteur radio qui peut alors communiquer avec un ordinateur à intervalles réguliers (toutes les deux minutes). Ces chercheurs inscrive leur trouvaille dans le casse-tête technique qui consiste à savoir comment alimenter des appareils électroniques portables, des vêtements connectés et tout autre capteurs permettant de surveiller l'activité corporelle. Les chaussettes utilisant l'urine reste la plus étonnante des options. Quant à la récolte de l'urine, l'équipe a déjà une solution : créer des vêtements permettant de récolter les fluides corporels sans que le porteur ne s'en soucie...

Le principe de la pile microbienne

Loin d'être une nouveauté, le principe de la pile microbienne a déjà été étudié pour la création d'une batterie en papier, en origami, et pour fabriquer de l'électricité à partir de la photosynthèse d'une plante. Mais cette fois, la particularité réside dans le système autonome permettant de faire circuler les bactéries anaérobies dans la pile microbienne afin de les garder vivantes pour pouvoir les métaboliser. Pour ce faire, les chercheurs d'Outre-Manche ont eu l'idée d'incorporer une pompe à air dans le talon des chaussettes qui sera alors actionné durant la marche. Le circuit de la pompe à air, inspiré du cœur d'un poisson, est relié par des tuyaux d'air à 24 piles microbiennes souples qui sont fixées autour des mollets. Dès lors, à chaque pas, les deux pompes sont actionnées et permettent de faire circuler l'urine dans les piles. Le réseau de tubes intégrés peut contenir jusqu'à 648 millilitres d'urine. En marchant, le liquide circule et les bactéries peuvent alors les consommer. C'est en mangeant les déchets que l'électricité peut être produite.

Une invention qui pourrait sauver des vies

Dans l'article consacré à cette découverte publié dans la revue Bioinspiration & Biomimetrics, on découvre que la puissance maximale générée par chaque chaussette est de 110 microwatts à raison d'un rythme de 45 pas à la minute par pied. L'électricité produite est alors envoyée vers deux supercondensateurs qui peuvent la stocker afin d'alimenter un module de communication. Quant à la tension de sortie de l'ensemble du circuit, elle atteint 4 volts. Cependant, cela n'est pas suffisant pour alimenter un bracelet d'activité, une montre connectée ou tout autre gadget électronique. D'après les chercheurs, cela pourrait tout de même permettre de concevoir une balise alimentée par la pile microbienne autonome afin de transmettre la localisation d'une personne en cas d'urgence... à condition que la personne puisse marcher !