Eva Marchal : nouvel album Promised Land

Disponible chez Bulldog Music

Publié le 08 juin 2015

Nous retrouvons Eva Marchal pour son troisième album Promised Land. Eva c'est une voix mutine et acidulée comme sa personnalité. Eva occupe une place à part, un peu marginale, dans le paysage musical français. Souvent comparée à Emilie Simon, Eva Marchal écrit, compose, chante et "bidouille" comme elle le dit, dans une veine qui la rapproche de Morcheeba et Goldfrapp. Avec Promised Land, Eva Marchal donne une teinte plus pop à sa musique en choisissant l'anglais sur la majorité des titres. A découvrir avec You Can Dance, le premier extrait.

Eva Marchal chante comme elle respire, depuis toujours.


Lentement, profondément. Jeune femme brune et aérienne, elle a le regard à la fois fort et mélancolique de ceux qui exorcisent les maux en mettant des mots sur la vie, des mélodies sur le gris.


Et si jusque-là, elle avait divinement bien raconté les états d'âmes universels, les émotions qui nous rassemblent, cette fois elle s'est inspirée de son propre chaos pour accoucher de Promised Land.

Un album intégralement composé sur son Ipad, au milieu du salon. Avant d'y ajouter de vrais instruments, comme l'accordéon de Roland Romanelli, qui a longtemps joué avec Barbara, la batterie de Claude Salmieri et la guitare de Mathieu Imberti.

Eva joue avec sa voix, aussi. Un instrument à part entière. Elle murmure, elle chuchote, elle imite une guitare, elle bidouille, comme elle dit elle-même, pour que tout prenne la juste place. Elle travaille à partir des images qu'elle se fait.

Chaque titre est comme un court-métrage, qu'elle habille de sa musique. Les histoires sont écrites en collaboration avec Paul Breslin, auteur américain établi en France, à qui elle a ouvert son cœur, le temps de quelques séances de confidences. Dans Square of the Moon, elle est une vieille dame revenant s'asseoir sur le banc du parc où son fils a grandi... Dans Superhero, elle rend hommage à l'univers des petits garçons, du sien en particulier...


Dans le titre éponyme de l'album, elle est un aigle qui prend de la hauteur, sur une ritournelle envoûtante et presque naïve, invitation au voyage vers un monde meilleur.
Ah, l'anglais, toujours l'anglais ! Oui, elle le sait : certains aimeraient l'entendre en Français. Alors justement, elle a osé un titre, un seul, dans la langue de Molière, sans déguisement.


Et pas n'importe lequel : il s'appelle « Soleil de Minuit », et elle s'y adresse à cet homme, surgi de nulle part tel un gentleman cambrioleur venu récemment bouleverser ses certitudes et raviver les liens du sang.

Et puis hop, elle remet son habit d'Outre-Manche avec Under a spell, pour raconter cette rencontre hors du temps, au charme presque vénéneux.


L'album d'Eva est une balade en péniche, au fil d'une eau calme. Rien ne presse, il suffit de se laisser flotter... Chaque titre est comme la pièce d'un puzzle, qui prend sa place, l'un après l'autre, jusqu'à former un joli tableau. Une terre promise, pour peu qu'on sache la trouver. En soi ou ailleurs...