L'amour, une science comme les autres ?

Nous avons tenté de répondre à cette question!

Publié le 22 novembre 2016

Depuis le 7 novembre dernier, M6 diffuse tous les lundis l'émission « Mariés au premier regard » qui propose de faire convoler de parfaits inconnus sur la base de tests scientifiques (menés par un comportementaliste, un psychologue et un sexologue) garantissant théoriquement la longévité du couple. Si l'émission remporte de bonnes parts d'audience, elle a cependant agacé les internautes qui remettent notamment en question la méthode « scientifique » utilisée et les qualifications des « experts ». Nous avons cherché à savoir si la science pouvait manipuler l'amour.

La science au service du coup de foudre

Si l'amour est symboliquement associé à notre cœur, il s'avère que tout se passe plutôt dans le cerveau. Ainsi, S. Ortigue écrivait en 2010 dans le Journal of Sexual Medicine que lorsque l'on tombe amoureux, pas moins de 12 régions du cerveau s'activent pour libérer des molécules euphorisantes... soit les mêmes effets que ceux de la cocaïne ! Mais à l'heure où il est de plus en plus difficile de faire des rencontres, plutôt que d'espérer fleurer ce coup de foudre au cours d'une Phéromone Party, certains préfèrent confier le hasard au big data, là où la science intervient. En effet, le choix d'un partenaire ne résulte pas seulement de substances chimiques : d'autres critères comme notre culture ou notre milieu social entrent également en compte. Depuis 2001, le site de rencontre Parship mise par exemple sur la comptabilité scientifique en s'appuyant notamment sur les travaux de Dr. Hugo Schmale, docteur en psychologie et professeur à l'université de Hambourg, pour proposer à ses utilisateurs un test de personnalité permettant d'établir des propositions de partenaires compatibles. Ce test est le fruit de recherches sur la comptabilité amoureuse entamées en 1970 et a depuis été éprouvé sur près de 80 000 personnes. Si l'alchimie ne prend pas, on est au moins certain d'avoir des sujets de conversation.

La science peut-elle prédire l'amour, toujours ?

Vous avez trouvé le partenaire idéal, mais comment être certain que cela va durer ? Avez-vous déjà entendu parler du professeur John M. Gottman ? Il est connu aux Etats-Unis comme le « docteur Love » pour sa méthode scientifique d'analyse des couples qui permettrait de prédire à 90% une séparation et la date de la rupture, bien avant que les premiers nuages ne viennent assombrir une relation. Dans son Love Lab, Gottman mesure de nombreuses attitudes et émotions, dont seules quatre suffiraient à déterminer l'ADN conjugal et la survie du couple : le mépris, le déni, la critique et le repli défensif systématique. Mais la méthode est bien entendu controversée, et de plus la fin d'une relation ne signifie pas nécessairement la fin de l'amour. Si la science ne peut encore prédire avec certitude l'avenir d'une relation, de nombreux chercheurs scrutent l'amour à la loupe et donnent des conseils pour qu'il dure (toujours). Ainsi, il faudrait privilégier les petites attentions et veiller aux détails, s'échapper de la routine, partager les tâches domestiques... et surtout, entretenir la complicité et la confiance dans le couple. Mais ça, nous n'avions pas besoin de la science pour le savoir !