Le numérique, menace fantôme pour les industries culturelles

Serie vidéo Darketing : Internet serait-il une menace pour la culture ?

Publié le 14 janvier 2015

Le quatrième épisode de la saison six de Darketing, l'émission dédiée à l'actualité littéraire du marketing et de l'économie, coproduite par l'ISEG Marketing & Communication School et Darkplanneur, est dès à présent en ligne. Dans ce nouvel épisode, Thomas Mondo (planneur stratégique senior de l'agence Publicis EtNous) reçoit Emmanuel Durand dans le cadre de son ouvrage La menace fantôme, les industries culturelles face au numérique, paru aux éditions Les Presses de Sciences Po. Tout au long de cet épisode, Thomas Mondo interviewe Emmanuel Durand, vice-président marketing France & Benelux de Warner Bros., sur les enjeux que vont devoir relever les entreprises du secteur culturel pour retrouver le chemin de l'innovation et de la croissance.

Qu'est-ce que « La menace fantôme » ?

  • La menace fantôme fait tout d'abord référence au succès cinématographique hollywoodien.
  • Elle se définit par quelque chose d'inconnu, de redouté qui nourrit un grand nombre de fantasmes.

Internet serait-il l'ennemi de la culture ?

Les principaux acteurs de l'industrie culturelle préfèrent fermer les yeux sur ce qui se passe réellement sur internet, en considérant que les règles n'y sont pas respectées.

Pour Emmanuel Durand, c'est une manière de se déresponsabiliser. Internet n'est pas un ennemi de la culture mais un vecteur de propagation de celle-ci, grâce à la facilité d'accès à un ensemble de connaissances et d'offres culturelles.

Netflix, Amazon, Google : sont-elles des disruptions ?

Ces entreprises ont été à un moment donné disruptives, car elles ont amoindri la valeur d'un marché, engendrant un changement des systèmes de valeurs. Dans le cas de la vidéo, c'est la chronologie des médias qui définit le système des valeurs : plus un film est récent et plus il a de la valeur. La logique disruptive de Netflix est de proposer des films moins récents, mais qui plairont davantage au consommateur.

Pourquoi les industries dites « monolithes » du cinéma sont-elles au bord de l'explosion ?

Le système de financement du cinéma est composé de différents acteurs, avec des objectifs hétéroclites, nécessaires pour préserver « l'exception culturelle française ». Malheureusement cette exclusivité culturelle est basée sur la frustration. Internet est l'ennemi de l'exclusivité, proposant une alternative, même illégale, au visionnage d'un film.

La troisième révolution industrielle, « l'intelligence collective » !

Les savoirs se transmettent à une population réceptive qui est aujourd'hui capable de répondre et de retranscrire les connaissances grâce au Web. Notamment avec Wikipédia, où l'on retrouve un taux d'erreur très faible, quasi identique à celui des plus grandes encyclopédies.

Eric Briones est le directeur du planning stratégique de Publicis EtNous (agence de luxe de l'année 2013), co-auteur des livres « La génération Y et luxe » (Dunod, 2014) et « Buzz Marketing » (Eyrolles, 2002) et curateur des événements « Rencontre du Luxe » pour le magazine M. Diplômé de l'ISG en 1996, Eric Briones est également le créateur du blog de tendance « Darkplanneur » (en 2005) et de « Darketing », la webémission sur l'actualité littéraire du marketing et de l'économie, en partenariat avec l'école ISEG Marketing & Communication School.

Emmanuel Durand est le vice-président marketing France et Benelux de Warner Bros. depuis 2009. Après avoir été diplômé d'un master finance & marketing et d'un master 2 management des télécoms et des médias à l'université Paris Dauphine, il débute sa carrière en 1993 chez M6 en gérant les opérations de parrainage. Il devient ensuite, à partir de 1995, chef de publicité d'Universal Music France. En 1999, il est promu chef marketing chez Sony Music France. Il intègre le groupe L'Oréal en 2004, d'abord comme directeur général de la Roche-Posay, puis CEO d'Active cosmetics, deux postes basés en Suisse.