En 20 ans, l’action humanitaire a beaucoup changé et la petite association clermontoise des débuts est devenue aujourd’hui un des partenaires incontournables de l’aide humanitaire européenne aux pays pauvres.

PSF-CI a bien travaillé en 2004 puisque le rapport d’activité de l’association fait état de 40 millions de bénéficiaires pour les actions réalisées cette année-là. Au Burkina-Faso, en République Démocratique du Congo, au Sud-Soudan, au Tchad, au Cambodge, en Haïti, en Irak, dans les Territoires Palestiniens et au Tadjikistan. Hormis les programmes Irak et Territoires Palestiniens, tous les autres programmes se poursuivent sur 2005 et PSF-CI est aussi en charge de la gestion des dons de médicaments de la Province de Banda Aceh en Indonésie.

Des médicaments de qualité pour tous
Mais il y a plus de deux milliards de personnes dans le monde qui n’ont toujours pas accès aux 306 médicaments considérés par l’OMS comme essentiels. 306 médicaments vitaux, qui soignent 98% des maladies dans le monde et qui devraient être accessibles à tous, à tous moments et en quantités suffisantes.

Ces médicaments dits essentiels se trouvent presque tous sous forme générique .
C’est sur ces Médicaments Essentiels que les Pays en Développement ont basé leur système d’approvisionnement du secteur public. Afin de réduire encore plus les prix, les Médicaments Essentiels sont commercialisés en grands conditionnements et le regroupement des commandes à l’échelle nationale du pays permet d’obtenir des prix encore plus bas. On le sait, plus la commande est grande et plus le prix est bas. Pour exemple, une boîte de 1000 comprimés d’amoxicillin (antibiotique pour le traitement des affections respiratoires) revient à environ 10 euros (selon la taille de la commande) et permet de traiter 25 adultes ou 75 enfants.

Ce sont ces médicaments que PSF-CI utilise dans tous ses programmes de développement et d’urgence. Et ce sont les seuls médicaments qui doivent être utilisés dans des programmes humanitaires afin de ne pas créer de problèmes aux pays bénéficiaires de l’aide internationale.

Qualité, respect et transparence exigés
Car aujourd’hui, plus que jamais, les grands bailleurs de fonds de l’humanitaire durcissent leurs critères d’éligibilité et ne donnent de fonds qu’aux pays qui peuvent présenter un circuit d’approvisionnement et de distribution fiable, réglementé et transparent. http://www.theglobalfund.org/fr/about/procurement/policies/
Problème majeur pour certains pays du Sud qui, sous la menace, s’empressent de « faire le ménage » chez eux et problème de conscience (du moins PSF-CI l’espère) pour les milliers d’associations des pays riches qui, par leurs actions irresponsables ont contribué à l’anarchie régnant dans le secteur pharmaceutique des pays pauvres et ont court-circuité la mise en place de circuits réglementés.
Parce que le médicament est un produit susceptible de représenter un danger pour la santé publique, tous les pays ont des législations strictes en ce qui concerne la recherche, la fabrication, l’autorisation de mise sur le marché, le contrôle qualité, les circuits d’approvisionnement et de distribution, la prescription, la délivrance et la destruction. Mais si les pays du Nord sont très soucieux de faire respecter leur législation afin de préserver la santé de leurs populations, ils n’exigent pas de leurs associations dites « de solidarité internationale » le même respect pour les législations des pays bénéficiaires de l’aide.

Pourtant, le respect devrait être le premier moteur de toute action humanitaire. Respect des législations en vigueur, respect des professionnels des pays aidés, respect des populations qui malheureusement sont toujours les premières victimes.

Une association sérieuse
Pas de fête le 11 octobre au 4 voie militaire des Gravanches. On travaille sans relâche et on recherche de l’argent pour aider les pays à mettre en place les circuits d’approvisionnement et de distribution fiables et transparents qui leur permettront de gagner la confiance et les fonds des grands bailleurs internationaux de l’aide humanitaire.

On a conscience aussi que le discours « moralisateur » de l’association lui a fait perdre beaucoup de sympathies en France. Mais il fallait choisir et PSF-CI a choisi la qualité et le développement durable pour les populations bénéficiaires de ses programmes. Les faits sont là maintenant qui lui donnent raison.

Si vous voulez en savoir plus sur l’association, son rapport d’activité 2004 est sur le site internet www.psfci.org dans la section « Nos missions/Rapport annuel ».