Micro-crédit et épargne solidaire

Le CCFD, Comité catholique contre la faim et pour le développement, précurseur français du micro-crédit

Publié le 24 mai 2005

2005, Année mondiale du micro-crédit.

2005 est déclarée Année mondiale du micro-crédit par l’ONU, qui souhaite ainsi encourager sa contribution à la réduction de la pauvreté. Par l’attribution de prêts de faible montant, le micro-crédit permet à des millions de personnes trop pauvres pour avoir accès aux circuits bancaires traditionnels, de bénéficier d’un financement pour développer des activités génératrices de revenus et, parfois même, créer leur entreprise.

Une des premières sources de financement pour l’attribution de micro-crédits provient des fonds collectés par l’épargne solidaire. En septembre 2004, 36% des Français se déclaraient prêts à mettre une partie de leur épargne au service de la solidarité contre 12% en 2001 (Baromètre des finances solidaires 2004 – Ipsos pour Finansol et La Croix).

L’ensemble du secteur de l’épargne solidaire français a connu en 2003 une progression très significative : le nombre d’épargnants a triplé pour atteindre 116 000 épargnants et le montant total de l’épargne solidaire a progressé de 76% pour atteindre 536 millions d’euros.

Le CCFD, un des premiers organismes en France mobilisant l’épargne solidaire.

« Aussi crucial que l’accès à l’eau ou à la terre, l’accès aux finances est pour les plus pauvres une des premières conditions d’un développement à long terme, un moyen pour eux de retrouver leur dignité, d’être les acteurs et entrepreneurs de leur vie... »
Jean-Marie Fardeau, Secrétaire général du CCFD

En 1983, le CCFD crée le premier Fonds Commun de Placement de partage français, le FCP « Faim & Développement », dont les revenus sont destinés à financer des micro-crédits dans les pays du Sud. Avec un deuxième produit d’épargne solidaire de partage, la Sicav Eurco Solidarité, créée en 1992, le CCFD figure aujourd'hui parmi les principaux organismes mobilisant l’épargne solidaire en France.

L’action du CCFD dans le domaine du micro-crédit s’effectue sous différentes formes.

- Pour prolonger et diversifier son action aux côtés des plus pauvres, le CCFD créé en 1983 la SIDI (Solidarité Internationale pour le Développement et l'Investissement), une structure de micro-finance. Grâce aux revenus du Fonds Commun de Placement de partage « Faim & Développement » (4 500 épargnants), le CCFD, via la SIDI, prend des participations, accorde des prêts ou propose un accompagnement technique. L’intervention de la SIDI a rendu possible l'attribution de plus de 500 000 prêts de 50 à 5000 euros à des micro-entrepreneurs en Afrique, en Amérique Latine et en Asie.

- Dans le cadre des 500 projets de développement financés par le CCFD dans plus de 80 pays chaque année, le CCFD soutient également directement de nombreuses associations locales qui pratiquent le micro-crédit auprès des populations les plus démunies.

Quelques projets de développement économique réalisés grâce au micro-crédit et au soutien du CCFD

En Mauritanie, des micro-crédits permettent aux femmes de pêcheurs de développer leur village.

Suite aux grandes sécheresses des années 70 et 80, la Mauritanie a connu un important exode rural. D’anciens nomades se sont installés sur les côtes et rabattus sur la pêche, qu’ils pratiquent de manière occasionnelle, survivant dans des conditions extrêmement précaires. L’attribution de micro-crédits au sein de ces villages de pêcheurs très pauvres, a permis de relancer des activités génératrices de revenus, notamment auprès des femmes de pêcheurs qui ont pu se former à la transformation et à la commercialisation du poisson et ouvrir de petits commerces.

Au Laos, pays marqué par près de trente ans d’autarcie, des paysans bénéficient de micro-crédits pour diversifier leur production et exporter leurs produits.

Au nord du pays, région au sol ingrat et aux surfaces cultivables réduites, une grande partie de la population souffre de malnutrition endémique, n’a pas accès à l’éducation, aux soins médicaux ni même à l’eau. Des programmes de micro-crédits ont permis à des paysans très pauvres de construire des barrages pour améliorer la rentabilité de leurs terres, diversifier leur production et même exporter leurs produits auprès des filières du commerce équitable en Europe et aux Etats-Unis ; une expérience quasi unique au sein d’un des pays les plus fermés du monde.

Au Brésil, des habitants de favelas bénéficient de micro-crédits permettant d’améliorer leurs conditions de vie et faire reconnaître leurs droits auprès des pouvoirs publics.

Fortaleza, 3ème ville du Brésil pour le nombre de favelas, est marquée par de graves problèmes d’infrastructure, d’habitation, de santé et de chômage. Des programmes de micro-crédits permettent aux habitants des bidonvilles et des quartiers populaires de mettre sur pied des projets communautaires sociaux et culturels, des actions de formation, des activités économiques dans les domaines du recyclage des déchets ou de l’artisanat. Un moyen pour ces populations d’acquérir un meilleur niveau de vie mais aussi de renforcer leur autonomie et de faire entendre leur voix auprès des politiques.

Traditionnellement tournée vers les pays du Sud, cette forme de prêt se développe actuellement en France et dans toute l’Europe. Quelques 600 000 micro-crédits ont été accordés en 2003 dans plus de 45 pays. Les fonds affectés au micro-crédit ont augmenté de 35% en 2004 ; une progression qui devra se poursuivre alors que les besoins mondiaux en micro-crédit sont évalués à 300 milliards de dollars et sont couverts à 4 milliards de dollars seulement.

Le CCFD : présentation

Créé en 1961, le CCFD est la première ONG française d’aide au développement. Afin d’agir efficacement pour le développement des populations les plus pauvres, le CCFD intervient dans deux domaines complémentaires :

- Il apporte directement son soutien financier à des associations locales qui mettent en œuvre des actions de développement sur le terrain, cela sans distinction de régime politique ni de religion. Depuis sa création, le CCFD a contribué à la mise en place de 15 000 actions de développement, dans plus de 80 pays. Les actions financées concernent tous les domaines relatifs au développement : la sécurité alimentaire, l’agriculture, la santé, le logement, l’éducation, la promotion féminine, la protection des enfants, les droits humains,...

-Il sensibilise, à travers son réseau de 15 000 bénévoles, l’opinion publique en France à la solidarité internationale et mène des campagnes d’opinion en faveur des intérêts des pays pauvres


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