Rencontre nationale des Koloc' à projets solidaires (kaps)

A chaque appartement en colocation correspond un projet social.

Publié le 04 novembre 2014

Un projet au service des habitants des quartiers populaires

"Nous avons imaginé les KAPS comme des outils au service d'un développement durable des territoires."

Chaque Kaps accueille des étudiants qui souhaitent s'investir dans la lutte contre les inégalités au sein du quartier, de la ville qui les accueillent.

Au service des personnes en difficultés qu'ils vont côtoyer, ils essayeront d'ouvrir des brèches dans l'isolement et l'exclusion dont elles sont victimes, en leur donnant la possibilité d'agir elles-mêmes, collectivement.

Aujourd'hui implanté dans des quartiers populaires, pourquoi pas demain dans d'autre contexte urbain de création de nouveaux territoires ou d'extension d'agglomération, le projet Kaps se décline comme se décline l'engagement de notre jeunesse : solidarité, environnement, lutte contre l'isolement, éducation, lutte contre les discriminations...

Mais le projet Kaps qui crée des passerelles entre les habitants des quartiers et les étudiants, crée aussi des ponts entre la Ville et l'Université.

Au moment où les nouveaux dispositifs législatifs incitent de plus en plus l'Université à s'intéresser à son environnement, à devenir une ressource pour le territoire qui l'accueille, le projet Kaps peut devenir un formidable levier pour son rayonnement en directions de tous les habitants.

Enfin, cet habitat d'un nouveau genre, va permettre aux étudiants qui participent de vivre une expérience formatrice en complément de leurs études.

Résidence d'engagés, pépinières d'initiatives, école de la citoyenneté, les Kaps seront ce que nous en ferons ensemble.



PRÉSENTATION DES KAPS

Le projet KAPS repose sur un principe simple : une colocation étudiante ouverte généralement dans un quartier populaire reliée à un projet social mené avec et pour les habitants de ce quartier.

Plus qu’un logement c’est un mode d’habiter qui lie expérience de projet collectif et développement du lien social/mixité sociale que propose l’Afev.

Pendant trois ans, de 2010 à 2013, grâce à un financement du Fond d’Expérimentation de la Jeunesse (FEJ), l’Afev monte le projet Kaps sur quelques sites expérimentaux (Toulouse, Poitiers, Grenoble). Forte du succès des premières colocations ouvertes, l’Afev développe les Kaps dans une dizaine de villes françaises. Deux laboratoires professionnels extérieurs évaluent le projet : Lab’urba et Trajectoires-Reflex.



Les Kaps en chiffres

  • 1972 : Apparition des Kots-à-projets en Belgique qui ont inspiré les Kaps.
  • Juillet 2009 : Le projet Logements étudiants solidaires est sélectionné dans le cadre du Fonds
    d’expérimentations pour les jeunes, initié par le haut-commissariat à la Jeunesse.
  • 2010 : Premiers logements solidaires à Paris, Poitiers et Toulouse.
  • 2012 : 13 villes sont associées au projet de Kolocations solidaires
    Plus de 160 étudiants solidaires kapseurs dans toute la France.
  • 2014 : 16 villes accueillent des kolocations solidaires, 371 jeunes y sont engagés.


Où trouver une Kaps ?

Aujourd’hui, c’est un réseau de près de 400 kapseurs impliqués dans le projet.
À la rentrée 2014, 16 villes proposent des Kaps : Paris, Rennes, Caen, Arras, Poitiers, Toulouse, Grenoble,
Pessac, Nantes, Eragny, Villeurbanne, Lyon, Oullins, Metz, Brest et Reims.



Vivre et faire ensemble

A chaque appartement en colocation correspond un projet social. C’est sur leur motivation à s’investir un projet solidaire que les étudiants sont recrutés dans les Kaps.

Les thématiques des projets sont définies en amont sur la base d’un diagnostic partagé avec les habitants, les acteurs sociaux du quartier et de la collectivité concernée.

En premier lieu, des étudiants dans un quartier, quel qu’il soit, sont porteurs d’une «énergie » et d’une envie de convivialité. Ainsi, les étudiants initient et impulsent des fêtes de quartier, de voisins, de l’école,… qui souvent n’existaient pas ou plus dans le quartier. L’impact des étudiants se fait sentir en termes de vie sociale du quartier, de lien humain, de « vivre ensemble ».

Dans un second temps se construisent, avec et pour les habitants, des projets plus ambitieux, qui sont fondés sur le « faire-ensemble ». Ces projets s’articulent avec d’autres interventions et s’inscrivent dans une dynamique globale du quartier.

La diversité des actions menées par les kapseurs crée toute la richesse du projet. Des expériences passées se dégagent trois types d’intervention :

?La réappropriation de l’espace public : jardins partagés, aménagement d’un local, occupation d’un terrain de jeux pour enfants, réalisation d’une fresque murale…

Espace public : jardins sur les toits de Toulouse L’envie de voir des espaces potagers en ville et de favoriser le lien entre habitants du quartier autour de l’agriculture urbaine est née d’une réflexion et de l’observation de la vie dans le quartier. Climat social sensible et faible densité d’espace verts ont alimenté l’envie de donner ‘’une respiration verte’’ au quartier. Le jardinage alimentaire s’adresse en effet à tous et offre un aspect économique intéressant, avec la perspective de produire de manière autonome une partie de ses légumes. La présence de nombreux toits-terrasses sur le quartier évoque aussi des possibilités de culture en bac. Ce type d’agriculture urbaine est particulièrement développé dans d’autres agglomérations (Québec notamment) où la démarche citoyenne sur le sujet est déjà bien avancée. Pour le groupe d’étudiants, il s’agit avant tout d’initier un projet qui a vocation à être réapproprié par d’autres habitants du quartier.

?La réponse aux besoins sociaux des habitants : distribution alimentaire, appui à l’orientation professionnelle, accompagnement de jeunes en difficultés, réseau d’échange de services…

Organisation à Grenoble, en partenariat avec le comité des Habitants de Mistral, de trois actions « navettes solidaires » pour aider les personnes âgées du quartier à aller faire leurs courses. Ces opérations s’inscrivaient dans une action plus large de mobilisation contre la fermeture des commerces de proximité. Une manifestation avait aussi été organisée en début d’année.

 

?La participation à la vie sociale du quartier : publication d’un journal de quartier, spectacle en appartement, valorisation d’évènement culturel, temps festifs autour du livre…

Le velo-café est né de l’imagination d’un Kaps nantais dans le quartier de Bellevue, objectif : créer un lieu mobile de rencontre et de discussion pour valoriser les initiatives locales. Une remorque café, s’attachant à un vélo et facilement transportable et modulable sillonne le quartier à la rencontre des habitants pour proposer un lieu convivial éphémère, inattendu, surprenant. C’est un prétexte à la construction du dialogue entre les associations, à la construction de l’échange entre les habitants. En 2012-2013, le vélo a totalisé une quinzaine de sorties. Un film a également été réalisé sur sa fabrication et ses sorties, qui a été diffusé dans le cadre de SPOT, le festival jeunesse de la ville de Nantes.

 

Pouvoir d’agir

L’afev propose à travers ce projet une nouvelle forme d’engagement dans un cadre qu’elle connait bien, celui des quartiers populaires, qui sont déjà investis par l’action des étudiants bénévoles et des volontaires de l’Afev, dans les familles (accompagnement individualisé), à travers des projets collectifs, dans les établissements scolaires. Cette cohérence et cette complémentarité démultiplie l’impact des projets portés par l’association, qui veut promouvoir avant tout la capabilité des habitants pour lutter efficacement contre les inégalités. Le statut d’habitants de ce quartier des étudiants apparaît comme un formidable outil pour développer des actions « d’empowerment » en direction des populations.