Dix réalisateurs à connaître avant de mourir (Part 2)

Découvrez la conférence tirée de la journée de la création organisée à e-artsup Lille le 4 avril.

Publié le 07 mai 2014

À Lille le 4 avril, c'était la journée de la création, un évènement organisé à e-artsup Lille. À cette occasion plusieurs activités avaient lieu et notamment :
- la création d'un fanzine
- un workshop relatif au FabLab (qui réunit les créatifs d'e-artsup et les ingénieurs de l'ESME Sudria Lille)
- une conférence sur les « 10 réalisateurs à connaître avant de mourir », donnée par Maxime Olivier, enseignant en histoire de l'art, en histoire du graphisme et en culture visuelle (en anglais). Elle avait pour but de nourrir la créativité des étudiants. Retour sur ce classement objectif qui réunit des réalisateurs ayant marqué visuellement leur époque.

Découvrez la première partie de cette conférence : Dix réalisateurs à connaître avant de mourir (Part 1)

Wes Anderson
Probablement « l'un des meilleurs fabriquant d'images actuels au niveau beauté formelle » selon Maxime Olivier, Wes Anderson est un esthète de la perfection stylistique. Et si ses contradicteurs peuvent lui reprocher un côté « un peu poseur » et sa manie d'utiliser « le ralenti à outrance », il est difficile de ne pas trouver ses films accrocheurs d'un point de vue visuel. Les images d'Anderson sont très léchées, très douces et agréables, et cela pour la simple raison que tout est calculé au millimètre dans chacun de ses films. Couleurs, décors, costumes, musiques, jeu d'acteurs : il y a un style Wes Anderson, ce qui prouve qu'il a mis sa pâte dans l'art. Et même quand il fait du second degré, comme le faux documentaire de « Moonrise Kingdom » ou le générique de « Rushmore », c'est décalé mais ça sonne juste.



Takashi Miike
Parler de l'œuvre du japonais Takashi Miike sans parler de Quentin Tarantino semble quasi impossible aux yeux de Maxime Olivier : « C'est l'idole de Quentin Tarantino... et Quentin Tarantino est son idole ». Les preuves de cette connexion spéciale entre les deux réalisateurs ne manquent pas. Mais si Tarantino joue dans la scène d'ouverture de « Sukiyaki Western Django », le western japonais surréaliste et hilarant que Miike réalisa en 2008 en mélangeant occident et orient pour le meilleur et pour le pire, c'est bien avec la trilogie « Dead or Alive » du cinéaste nippon qu'on peut réellement comprendre ce qui lie ces deux énergumènes du 7e art. La scène d'ouverture du premier volet, très rapide, hyper violente, avec de vraies trouvailles visuelles et un montage épileptique, donne le ton du film et montre bien la capacité qu'a Miike à oser et faire des choses que le système des studios américains des années 90 n'aurait pas permis. Depuis, cette violence est devenue plus habituelle dans le pays de l'Oncle Sam... grâce aux films de Tarantino.



Kiyoshi Kurosawa
Kiyoshi Kurosawa n'a aucun lien de parenté avec Akira Kurosawa et ne partage pas grand-chose avec le réalisateur des « Sept Samouraïs ». A l'inverse de son illustre homonyme, Kiyoshi Kurosawa s'est en effet spécialisé dans la réalisation de films angoissants particulièrement éprouvants pour le spectateur. « On ne peut pas appeler cela des films d'horreur à l'américaine comme les slasher movies, précise l'enseignant. Les films de Kurosawa sont des films avec une ambiance hyper dérangeante et une angoisse quasi-existentielle. » La force du réalisateur réside non pas dans des effets de manche éculés (flots d'hémoglobine, caméra destinée à faire sursauter, etc.) mais dans l'art de transposer visuellement des récits étranges et mystiques. « Racontées, les histoires de ses films ne font pas peur en soit, soutient Maxime Olivier. Mais visuellement, c'est incroyable et cela change tout. Par exemple, l'histoire de "Kaïro" consiste à dire qu'il n'y a plus de place dans le monde des morts : du coup, ces derniers arrivent sur Internet et donnent aux internautes des envies de suicide... » Pour cela, Kurosawa utilise la contemplation et fait l'éloge de la lenteur et du plan fixe. Cette approche a profondément changé les codes du cinéma d'horreur et inspire jusqu'à l'écrivain français Pacôme Thiellement qui compare ses films à de l'ésotérisme mis en vidéo.



Tsui Hark
L'inventeur du « film de tatanes » et de « la baston chorégraphiée », c'est lui. En réalisant « Il était une fois en Chine » en 1991, Tsui Hark a profondément changé la vision des scènes de combat au cinéma. Son coup de génie ? Avoir fait appel au travail de chorégraphie de Yuen Woo-Ping dont ce fut le premier grand film après de nombreuses réalisations hongkongaises désormais cultes dont « Drunken Master » en 1978 avec Jackie Chan. Yuen Woo-Ping travaillera plus tard sur « Matrix », « Kill Bill », « Danny The Dog » ou encore « Tigre et Dragon ».



John Woo
Si aujourd'hui, il y a dans chaque film américain des scènes de fusillades où les personnages sont face à face avec le revolver à quelques centimètres du visage, c'est par l'influence de John Woo, un autre héros du cinéma made in Hong Kong, et notamment de son film « The Killer » sorti en 1989. Avant cela, le cinéma US n'était que dans la mythologie du Far West, avec des personnages loin les uns des autres et prêts à dégainer. L'autre film majeur de John Woo, c'est « Volte-face ». « Tout simplement parce que c'est un film de Hong Kong mais avec des acteurs américains : Nicolas Cage et John Travolta. La mise en scène est juste incroyable, avec une fusillade finale où cinq personnages se braquent mutuellement, le revolver étant à 2 cm du visage ». Amusez-vous à relever les références dans les différents films d'action actuels : vous n'allez jamais vous arrêter de les compter.



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