Le Grand Tout : un film français de science-fiction avec des morceaux d'e-artsup dedans

Si la science-fiction n'est pas le genre le plus privilégié par le cinéma français, certains osent quand même s'y aventurer. C'est le cas du studio indépendant Ombres Production à qui l'on doit Le Grand Tout, un road movie ambitieux où l'action se déroule dans les confins de l'univers. Salué par la critique pour son audace et ses images cosmiques après sa sortie en salles en septembre 2015, le film a été réalisé avec l'apport d'un étudiant d'e-artsup et deux Anciens, Florian Coppier (promo 2016), David Darmon et Florimon Rousseau (promo 2014), qui ont chacun réalisé des stages au sein du studio. Désormais community manager pour le film, Florimon raconte cette expérience qui l'a vu travailler sur les effets visuels du long-métrage.

Quel est ton parcours chez Ombres Production ?
J'ai fait deux stages chez eux durant mes études à e-artsup : un premier en 2e année avec David et un autre en 4e année, seul cette fois. Florian lui l'a fait de son côté, lors de sa 3e année. Au départ, je suis arrivé chez Ombres Production un peu par hasard : David avait obtenu un rendez-vous chez eux et, comme ils avaient besoin de deux graphistes pour leurs effets visuels, j'ai décidé de foncer. C'était l'occasion de découvrir de nouveaux logiciels à maîtriser - d'abord Fusion puis son remplaçant Nuke - mais surtout d'en savoir plus sur le monde du cinéma !

Avant de rejoindre l'équipe du film, avais-tu déjà eu une expérience sur les effets visuels du cinéma ?
Pas du tout ! J'ai tout appris sur le tas, en partant de zéro. Les logiciels utilisés dans le cinéma sont très, très lourds, bien plus que pour ceux du print. Par contre, j'ai pu me servir de ce que j'ai appris à e-artsup, comme la maîtrise de certains logiciels, l'apport de notions en vidéo et le développement de ma culture cinématographique.

Si tu as fait ton stage en 2e et 4e années chez eux et que le film n'est sorti qu'en 2015, on peut imaginer que sa production a pris pas mal de temps ?
Effectivement : Le Grant Tout a demandé six ans de travail, production et post-production comprises, dont quatre sur les effets visuels ! Il faut savoir qu'Ombres Production est un petit studio et que nous étions seulement deux à trois personnes pour travailler là-dessus, sachant que cela représentait plusieurs centaines de plans d'effets visuels. Comme Le Grand Tout est un road movie emmenant cinq héros dans l'espace, le travail demandé était énorme, chaque fenêtre du vaisseau devant montrer des fonds spatiaux différents. Il fallait donc intégrer une quantité très importante de visuels sur chaque fond vert. Cela signifiait aussi détourer les personnages, créer les fonds en question, etc. Pour tout cela, nous étions dirigés par le réalisateur, Nicolas Bazz et le directeur des effets visuels, Yann Bazz. Ils devaient nous valider chaque plan pour passer à celui d'après et discutaient avec nous tous les jours. C'est l'avantage des petits studios : on peut facilement parler avec le réalisateur. L'autre avantage, c'est qu'ils nous laissaient de plus en plus de liberté au fur et à mesure. Il y a plusieurs fois où, pour les fonds spatiaux, j'ai pu faire appel à ma créativité et mon sens artistique.


Quelle est la création dont tu es le plus fier ?
Sans aucun doute la voie lactée ! Je l'ai d'abord créée sur Photoshop, à plat, avant de la mettre sur un autre logiciel pour lui donner du relief. Comme il s'agit d'un plan énorme, à un moment clé du film, j'en suis plutôt fier.

Est-ce que tu te vois continuer à travailler dans le cinéma ?
Complétement. C'est vraiment génial de créer des effets visuels : on n'imagine pas à quel point c'est grisant de façonner un visuel et de voir le rendu ensuite projeté sur grand écran. C'est autre chose que de faire un simple logo !

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