Mathilde Lavenne, artiste transdisciplinaire et enseignante à e-artsup Lille

Mathilde Lavenne a récemment créé l'œuvre Focus on Infinity.

Publié le 28 décembre 2015

Intervenante à e-artsup Lille auprès des 1re et 2e années à qui elle enseigne le dessin d'observation et d'extérieur (le fameux croquis), Mathilde Lavenne est également une artiste complète qui est souvent amenée à être en résidence. L'une d'entre elles a récemment permis à l'artiste de créer l'œuvre Focus on Infinity.

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D'où vient l'idée de départ de Focus on Infinity ?
De mon passage au Fresnoy, le studio national des arts contemporains de Tourcoing, qui est un peu une sorte de Villa Médicis high tech située dans le Nord de la France. En général, chaque année, je réalise un projet en résidence et c'est en 2014 au Fresnoy que j'ai pu produire le film Focus on Infinity, après une campagne de crowdfunding à laquelle beaucoup de personnes ont participé. Au départ, c'était d'abord mon envie de faire partager une expérience avec la nature, en l'occurrence avec la nature des pays du Nord de l'Europe - Estonie, Finlande, Norvège et Suède - où j'ai effectué beaucoup de voyages ces dernières années et où je me suis justement retrouvée confrontée à l'élément naturel. J'avais donc envie de retranscrire cette expérience de connexion avec un glacier qui se trouve dans un fjord en Norvège. Je suis donc retournée là-bas pour tourner ce film dans lequel je mets en scène cette expérience de prise de contact, de reconnexion avec la nature.

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Affiche du film, conception graphique - Lucie Baratte (également enseignante de typographie à e-artsup Lille)
Caractère typographique - Sandrine Nugue pour le Centre National des Arts Plastiques

Pourquoi étiez-vous si attirée par ces pays nordiques ?
Je pense que cela vient de mon intérêt pour la culture shamanique. Quand je suis partie en Finlande, j'ai traversé la ligne du pôle Nord, en remontant la ligne du chemin de fer jusqu'au terminus où j'ai pu rencontrer des peuples shamaniques qui véhiculent justement un autre rapport au vivant, à la faune, la flore, etc. C'est ce qui m'intéressait.

Comment arrive-t-on à produire un film quand on vient du dessin ?
Je viens effectivement du dessin mais cela fait quelques années que j'ai fait évoluer ma pratique. C'est d'abord passé par l'animation, avec la réalisation du film Out of space, actuellement diffusé par Heure Exquise, le Centre international pour les arts vidéo. Petit à petit, je me suis ensuite tournée vers les nouvelles technologies et j'ai collaboré avec des laboratoires de recherche, comme ceux du CNRS par exemple. J'ai ainsi pu travailler avec l'équipe Mint de l'IRCICA, sous la direction de Laurent Grisoni. Par ces rencontres est née une installation interactive, Mirror Lake Station, qui a été exposée d'octobre à décembre cette année à l'Université Lille 1 avec l'association Cité Philo dans le cadre des Rendez-vous d'Archimède. Produit par La Malterie et coproduit par Pictanovo, Mirro Lake Station m'a également permis de devenir lauréate de la bourse Brouillon d'un rêve Pierre Schaeffer 2014 de la Scam. Toujours dans cette optique de me familiariser avec d'autres technologies, j'ai également pu travailler avec 3Dduo, une entreprise de jeu vidéo basée à Roubaix, sur le site de Plaine Images. Pour résumer, j'ai connu de nombreuses étapes de développement et c'est d'ailleurs cela qui m'a fait finalement rentrer au Fresnoy.


Quand le film a-t-il été projeté pour la première fois ?
La première mondiale a eu lieu à Nice, lors du Festival C'est Trop Court ! au mois d'octobre, mais les heureux visiteurs de l'exposition Panorama 17 au Fresnoy avaient déjà pu y jeter un œil en avant-première dès le mois de septembre. Le film y est d'ailleurs toujours visible jusqu'au mois de janvier 2016 et a eu droit à quelques mots des « Inrocks ».

Où pourra-t-on le voir par la suite ?
Je ne sais pas encore ! En effet, pour être vu, le film doit être programmé et diffusé par les expositions ou festivals qui en font la demande.

Quels sont vos projets pour l'année à venir ?
En 2015, pour ma nouvelle résidence, je suis partie sur autre chose : j'ai monté une performance avec Daniel Cabanzo, un compositeur de l'Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (Ircam) du au Centre Pompidou. Je prépare ainsi une installation sonore pour 2016, en partenariat avec l'Ircam. Le travail suit actuellement son cours et sera finalisé au mois de juin prochain avant d'être visible en septembre au Fresnoy. La seule chose que je peux dire, c'est que j'ai pour idée de concevoir une machine permettant d'écouter le son de l'origine de l'univers.

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e-artsup


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