Vincent Gravé, enseignant en exploration graphique à e-artsup Paris, vient de publier une nouvelle BD

Vincent Gravé vient de publier « Jardins des vagabondes », aux Editions Cambourakis.

Publié le 02 juillet 2014

Les professeurs d'e-artsup sont des professionnels reconnus. Un exemple parmi d'autres : Vincent Gravé. Auteur-dessinateur-illustrateur, il vient de publier « Jardins des vagabondes », aux Editions Cambourakis, une bande dessinée inspirée par l'œuvre du paysagiste Gilles Clément et par sa propre vie.

vincent_grave_jardins_vagabondes_01.jpgVincent Gravé enseigne l'exploration graphique à e-artsup depuis 10 ans. Son but est de faire découvrir aux étudiants en 1re année un maximum de méthodes pour leur permettre d'exprimer leurs univers respectifs : « Il faut qu'ils se sentent à l'aise. Cela passe par des techniques très concrètes, comme l'encre de Chine - travail avec le pinceau, la plume -, l'utilisation de la couleur ou encore l'analyse du cadrage, mais aussi par l'observation de l'illustration à travers différentes époques ». Pour transmettre ce « savoir-faire » et cette « culture visuelle » aux étudiants, il puise directement dans sa propre expérience et utilise ainsi « toutes les heures » qu'il a « passé à la planche, au dessin, en discussion avec les autres dessinateurs et illustrateurs. »

Parlez-nous de votre BD « Jardins des vagabondes » ?
Cela faisait quatre ans que je planchais sur cette bande dessinée qui est née de l'envie de travailler autour du jardin et de la biodiversité. Cela s'est fait à travers une rencontre, celle du paysagiste Gilles Clément qui a créé plusieurs jardins, dont ceux du Château de Blois et du Musée du Quai Branly avec Jean Nouvel. Il s'agit donc d'une « BD reportage » qui parle de notre relation au paysage, au vivant, mais c'est aussi une BD à tiroirs car il y a plusieurs entrées possibles à cet univers-là. C'est une sorte de voyage initiatique faussement naïf.

À qui destineriez-vous cette BD : à ceux qui s'y connaissent en jardin ou aux néophytes ?
Au deux, mais principalement à ceux qui s'interrogent car, quand je rencontre des gens qui naviguent dans l'art du paysage, je me rends compte que ce sont des gens qui sont toujours curieux de tout.

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Qui sont ces « vagabondes » qui ont donné naissance au titre de la BD ?
Ce sont des plantes annuelles et bisannuelles qui se sèment elles-mêmes : leurs graines voyagent au grès du vent et de leur migration. C'est aussi un jardin un peu conceptuel qui a été créé dans le sud, à Périgueux, selon le principe du « jardin en mouvement » de Gilles Clément.

Si on regarde de plus près votre bibliographie, on se rend compte votre style évolue souvent d'un projet à l'autre. C'est quelque chose que vous recherchez à chaque nouvelle œuvre ?
Oui. En fait je me définis plus comme un dessinateur au sens large que comme un dessinateur de BD et, à chaque fois, j'utilise des techniques différentes suivant le message ou l'ambiance que j'ai envie de faire passer. Par exemple, je suis en train de travailler sur un autre ouvrage pour les éditions Glénat et ce sera encore différent de « Jardins des Vagabondes ». Cela dit, je dirais qu'il s'agit davantage d'une évolution qu'un changement car, pour moi, il y a des liens évidents qui ne le sont peut-être pas pour le lecteur. D'ailleurs, ce qui relie toutes ces créations à mes yeux, outre le travail sur le cadrage et le rythme, c'est peut-être le travail sur la profondeur et celui sur la lumière.

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Pour « Jardins des Vagabondes », vous êtes également scénariste, n'est-ce pas ?
Oui, j'ai tout fait de A à Z. J'ai juste fait intervenir Gilles Clément pour la préface et pour qu'il puisse apporter son regard étant donné que l'ouvrage parle notamment de ses œuvres.

Qu'est-ce que cela change d'être à la fois dessinateur et scénariste ?
Cela complique les choses car il n'y a pas ce regard extérieur, cette fraîcheur, qu'apporte souvent le scénariste sur l'ensemble de l'œuvre. Travailler avec un scénariste équivaut à une espèce de ping-pong plutôt agréable. Quand on est à la fois au four et au moulin, c'est un petit plus compliqué mais l'éditeur est alors présent pour jouer ce rôle et mettre l'accent sur certains points.

Quand on cumule les deux casquettes, l'œuvre réalisée n'en est que plus personnelle ?
Oui, cela peut être le cas. « Jardins des Vagabondes » est d'ailleurs presque une autobiographie déguisée : cela commence dans le jardin de mon père... Il y a une espèce de jeu avec le personnage principal. Il a une tête entre le chat et le hibou mais c'est une sorte de masque : en fait, c'est moi. Il y a donc une espèce de jeu qui s'installe alors entre le lecteur et les personnages.

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e-artsup


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