De Bangkok à Paris : l'incroyable aventure cycliste de Victor Liautaud (ESME Sudria promo 2013)

Victor et son ami d'enfance Timothée avaient une idée folle en tête : réaliser le trajet Bangkok-Paris en tandem pour médiatiser et aider l'association humanitaire Enfants du Mékong. Après six mois d'aventure, d'imprévu et presque autant de kilomètres parcourus que de souvenirs emmagasinés, le duo a enfin terminé ce fameux Projet Libellule en posant ses roues dans la capitale française.

Publié le 03 décembre 2014

En début d'année, Victor Liautaud (ESME Sudria promo 2013) et son ami d'enfance Timothée avaient une idée folle en tête : réaliser le trajet Bangkok-Paris en tandem pour médiatiser et aider l'association humanitaire Enfants du Mékong. Après six mois d'aventure, d'imprévu et presque autant de kilomètres parcourus que de souvenirs emmagasinés, le duo a enfin terminé ce fameux Projet Libellule en posant ses roues dans la capitale française le 21 octobre. Retour sur un périple sportif fort en émotions.

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Timothée et Victor

Tu as parcouru 16 000 kilomètres, dont près de 10 000 à vélo, en quasiment six mois. Pas trop crevé ?
Pas du tout ! Justement, ce qui est drôle, c'est qu'on pense qu'on va revenir fatigué d'un voyage comme celui-là alors qu'on revient en pleine forme : cela fait six mois qu'on fait du sport tous les jours.

La dernière fois qu'on parlait de toi sur le site de l'ESME Sudria, c'était au moment où ton duo s'apprêtait à traverser la Chine en remontant le Mékong. Que s'est-il passé depuis ?
On a dû malheureusement se séparer de notre tandem. Ce dernier avait plus de 10 ans et connaissait pas mal de soucis mécaniques : ses pneus ne faisaient que de se déchirer ! On a finalement réussi à pédaler jusqu'au Nord du Laos où on a commencé à chercher toutes les solutions possibles pour le « sauver » mais on s'est vite rendus compte que c'était impossible... Timothée est alors descendu à Bangkok pour renvoyer le tandem en France quand, de mon côté, je partais à Kunming en Chine en bus de nuit pour acheter deux nouveaux vélos ; ceux-là mêmes qui nous ont permis de rentrer en France.

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Le fait de passer du tandem à deux vélos a-t-il changé votre itinéraire de départ ?
Non, pas du tout. Ce qui nous faisait changer d'itinéraire, c'était les rencontres que nous faisions au fur et à mesure du trajet, que ce soit sur la route ou lors de nos pauses. On est donc passés par le Yunnan, la région culturelle du Tibet. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'en Chine, la région administrative du Tibet est assez « petite » alors qu'elle représentait quatre fois sa taille actuelle il y a quelques années. De ce fait, lorsqu'on est dans la province du Yunnan et du Sichuan, on baigne complétement dans la culture du Tibet. Là-bas, on a pédalé dans les montagnes himalayennes, en passant des cols à plus de 4 000 m d'altitude - notre hauteur maximum a été de 4 800 m !

Comment se passaient justement ces rencontres faites lors de votre périple ?
Il y avait des gens curieux qui venaient voir ce qu'il se passait mais aussi, et ce fut souvent le cas en Asie Centrale, des personnes qui nous interpellaient sur le bord de la route et nous invitaient à déjeuner, dîner ou à dormir chez eux. Ça, c'était vraiment quelque chose de fantastique : dans toute l'Asie Centrale, c'est-à-dire le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan, il y a un accueil du voyageur qui est inconditionnel ! Idem pour l'Iran. Dans ces pays où la culture de l'Islam est très forte, le voyageur est considéré comme un « cadeau de Dieu » à ce qu'on nous a dit. En toute simplicité, les gens vous offrent alors leur temps et vous accueillent chez eux comme des princes.

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Tu t'attendais à un tel accueil ?
Ayant un petit peu voyagé, j'avais déjà pu voir des gens très hospitaliers. Mais à ce point-là, c'était vraiment surprenant. Si tu proposes de les aider, ils te font bien comprendre qu'ils s'occupent de tout. C'était vraiment fabuleux et même si des difficultés de langue existaient, on trouvait toujours un moyen de se faire comprendre par les gestes ou avec un terme en anglais, français ou russe. Il y a eu de très beaux échanges qui nous ont permis de mieux comprendre l'histoire des pays traversés. On a réussi à toucher du doigt certaines cultures et religions. C'est marquant.

Avais-tu une appréhension avant de pénétrer dans un pays comme l'Iran, qui ne jouit pas forcément de la meilleure des réputations ?
Je ne peux pas dire non car, quand on entend en France parler de l'Iran ou de certains pays musulmans, il y a une crainte qui existe au départ. Mais vu que beaucoup de voyageurs rencontrés nous ont dit d'aller découvrir ces pays merveilleux, cette crainte s'est vite estompée. Je pense même que l'Iran est le pays où l'on a été le mieux accueillis durant le voyage, avec de superbes discussions à chaque fois.

victor_voyage_ancien_ingenieur_asie_velo_tandem_projet_libellule_esme_sudria_03.jpgOutre les rencontres, ton aventure était belle aussi pour les paysages traversés. Quels sont ceux qui t'ont le plus marqué ?
Il y a forcément les paysages de Chine, dans la région du Yunnan et du Sichuan, où l'on côtoyait parfois des montagnes hautes de 7 000 m. Dans un genre plus désertique, tous les lieux liés à la route de la soie en Ouzbékistan, avec des monuments absolument sublimes, d'anciennes madrasas, des mosquées et mausolées faites de mosaïques, de céramiques bleu... Impossible aussi de ne pas penser à l'Europe, qui a de très belles régions à visiter à commencer par le long du Danube. En arrivant en France aussi, on observe une richesse de paysages magnifiques. D'ailleurs, on a bien pris notre temps avant d'arriver sur Paris. On voulait préparer notre retour.

Comment ça ?
Lorsqu'on termine un voyage comme celui-là, il est parfois difficile « d'atterrir ». On avait donc prévu de rester cinq jours à Zurich pour voir des amis de Timothée puis de s'arrêter une semaine à l'abbaye de Cîteaux, la maison-mère des Cisterciens, une fois arrivés en France. C'était une retraite pour réfléchir au voyage, à ce qu'on a été amené à voir, aux pays traversés... bref, pour faire le bilan et se demander quels souvenirs garder et quel message véhiculer. C'était important de ralentir le rythme pour arriver sereins et ne pas rentrer tout de suite dans le tourbillon de la vie parisienne. D'ailleurs, la dernière nuit avant d'arriver sur Paris, lorsque nous étions dans l'Essonne, nous avons été hébergés par un vieux monsieur qui avait traversé l'Afrique en stop il y a 50 ans... et qui a un petit-fils qui étudie actuellement à l'ESME Sudria ! Le hasard complet !

Justement, qu'as-tu fait depuis ton retour à Paris ?
J'ai retrouvé mes amis, ma famille et notamment mon frère qui a eu un fils pendant mon voyage ! Du coup, j'ai rencontré mon neveu pour la première fois. Ensuite, j'ai commencé à me mettre au chinois car je cherche un VIE (Volontariat International en Entreprises) en Chine pour avoir une première expérience de 2 ou 3 ans là-bas. C'est une chose à laquelle je pensais déjà quand j'étais à l'ESME Sudria. En parallèle, je prépare aussi mon projet professionnel en tant que jeune ingénieur : voir dans quels domaines me diriger et ce que cela peut m'apporter.

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