Ingénierie et Défense : Matthieu Clement (ESME Sudria promo 2017) a participé au Séminaire « Grande Écoles » l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN)

Organisé du 27 juin au 1er juillet à l'École militaire (Paris 7e), ce séminaire permettait aux étudiants de Grandes Écoles d'assister à plusieurs conférences, de rencontrer des acteurs du secteur de la Défense et de travailler sur des problématiques actuelles.

Publié le 25 juillet 2016

À l'instar de Vincent Cottenceau (ESME Sudria 1999), commandant de l'Armée de terre spécialisé dans les télécommunications, plusieurs diplômés de l'ESME Sudria se tournent chaque année vers un métier d'ingénieur dans le secteur de la Défense. Pour certains étudiants, cette vocation commence bien avant la fin de leur cursus. C'est le cas de Matthieu Clement (promo 2017), un étudiant de 4e année de la Majeure Informatique qui a justement participé à l'édition 2016 du Séminaire « Grandes Écoles » de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Organisé du 27 juin au 1er juillet à l'École militaire (Paris 7e), ce séminaire lui a permis d'assister à de multiples conférences, de rencontrer des acteurs du secteur, de côtoyer des étudiants d'autres écoles prestigieuses (Sciences Po, HEC, Centrale, Arts & Métiers, Supaéro, etc.), de travailler sur des problématiques actuelles, mais surtout de conforter son choix de carrière.

defense_ingenieur_esme_sudria_etudiant_temoignage_retour_seminaire_2016_grandes_ecoles_institut_hautes_etudes_defense_nationale_ihedn_01.jpg

Matthieu, l'étudiant de l'ESME Sudria retenu pour le Séminaire « Grandes Écoles » de l'IHEDN

Tu évolues à l'ESME Sudria au sein de la Majeure Informatique. Qu'est-ce qui t'a poussé vers ce choix de filière ?
J'ai choisi cette voie car c'est la plus généraliste pour ce que j'aspire, à savoir travailler dans le domaine de la Défense, que ce soit dans le privé ou dans le public. J'avais tout de même hésité avec la filière Réseaux - qui correspond aussi beaucoup au domaine de la Défense -, mais j'ai finalement opté pour l'Informatique.

Pourquoi la Défense t'intéresse autant ?
Cela doit sûrement s'expliquer par un petit côté patriotique - j'ai même voulu faire un service militaire d'un an, mais cela n'a finalement pas été possible. À un moment donné, j'ai aussi pensé vouloir travailler dans la police scientifique. Après avoir fait un stage d'un mois à l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN), dans la Division Criminalistique Ingénierie Numérique, j'ai compris que ce n'était pas exactement ce que je voulais faire et que la Défense m'attirait davantage.

D'où te vient cette « fibre » patriotique ? Du giron familial ?
Oui, il y a quelques « prédispositions » puisque je compte pas mal de militaires dans ma famille. J'ai aussi un grand-père qui était historien, spécialisé sur Napoléon. Tout cela aide forcément à se sentir attaché à la France.

D'où aussi ta présence lors de ce séminaire. Comment t'es-tu retrouvé à y participer ?
C'est une amie de ma mère qui, sachant que je voulais travailler dans la Défense, m'en a parlé. Elle m'a dit qu'il s'agissait d'un séminaire passionnant et qu'il fallait vraiment que je le fasse. Après avoir discuté avec quelques personnes ayant fait le séminaire dit « classique » et m'être renseigné sur la possibilité d'intégrer celui réservé aux étudiants des Grandes Écoles, j'ai postulé et j'ai eu la chance d'être retenu.

defense_ingenieur_esme_sudria_etudiant_temoignage_retour_seminaire_2016_grandes_ecoles_institut_hautes_etudes_defense_nationale_ihedn_02.jpg

Le Séminaire se déroulait dans l'enceinte de l'École militaire

En quoi consistait-il exactement ?
L'objectif du Séminaire « Grandes Écoles » est de sensibiliser des étudiants de domaines différents qui sont amenés à éventuellement être les « grands patrons de demain ». Cette sensibilisation porte sur les enjeux politiques et nationaux dans le domaine de la Défense, mais aussi sur les opérations pouvant se dérouler ailleurs dans le monde avec, par exemple, un focus sur les capacités d'influence des grandes entreprises dans les pays dans lesquels elles sont implantées. C'est assez complet et permet d'avoir un bon aperçu du monde de la Défense, avec le mode de fonctionnement de l'Armée, la diversité de ses opérations, etc.
La moitié du séminaire était consacrée à des conférences animées par des grands militaires et généraux ou des chercheurs, mais aussi un ancien de l'ONU et d'anciens ambassadeurs. On a aussi eu différentes présentations d'organismes, comme celle de l'association ANAJ-IHEDN dont font partie pendant au moins un an tous ceux qui ont participé à un séminaire IHEDN et qui donne certains privilèges intéressants.
Le reste du temps, nous étions en comité, c'est-à-dire en groupes assez hétérogènes de quinze étudiants. Dans mon groupe par exemple, il y avait des Saint-Cyriens, des étudiants de Sciences Po, etc. Ensemble, nous devions travailler 3 h par jour sur une question donnée, à savoir dans quelle mesure les forces armées sont-elles adaptables sur le territoire national. À chaque fois, deux comités différents travaillaient sur le même sujet et, à la fin de la semaine, il fallait rendre un dossier. L'idée, ce n'était pas tellement de répéter ce qu'on savait déjà, mais plutôt d'apporter des idées nouvelles. Aussi, comme ce rapport devait faire quatre pages uniquement, il a fallu un réel travail de synthèse pour ne garder que l'essentiel.

Quelle était la plus-value que tu as apportée au sein de ton comité ?
J'avais plus de recul que la plupart des autres membres du comité qui, eux, étaient plus politiques et littéraires. Ils sont tellement experts dans leurs domaines, qu'ils ont parfois du mal à voir ce qu'il y a autour. Un bon exemple, c'est le cas de l'opération Sentinelle, mise en place après les attentats de janvier 2015. Des militaires étaient présents à proximité du Bataclan lorsque des attentats de novembre, mais ils n'ont pas bougé. Si certains membres du comité rappelaient à raison que c'était lié à leurs engagements, qu'ils n'avaient pas le droit d'agir sans ordre, je tenais néanmoins à souligner que cette incapacité à agir pouvait aussi être très mal perçue.

Au final, est-ce que ce séminaire t'a conforté dans ton envie de poursuivre cette voie ?
Oui ! Toutes les conférences étaient passionnantes et très intéressantes. D'ailleurs, elles étaient régies par la règle de Chatham House : les conférenciers pouvaient dire tout ce qu'ils voulaient tandis que nous pouvons répéter tout ce qu'ils disaient sans faire de lien entre ce qui a été dit et la personne qui l'a dit. Cela a permis à chacun des intervenants de conserver une certaine liberté dans ses propos.

Quel conseil donnerais-tu aux étudiants souhaitant prendre part à ce Séminaire l'an prochain ?
De ne pas hésiter car, en ce qui me concerne, le fait d'y avoir participé m'a clairement fait me sentir plus proche du monde de la Défense. Avant ce séminaire, je me disais que je mettrai du temps pour comprendre ce monde-là. Là, on apprend tellement de choses en une semaine que cela devient tout de suite beaucoup plus concret. Pour les étudiants intéressés par ce domaine, c'est donc vraiment un plus. Pour les autres, ce séminaire est aussi très intéressant car il permet de découvrir comment la France peut gérer des crises et mener des opérations, ou tout simplement voir le monde autrement - un ambassadeur a ainsi abordé le conflit ukraino-russe de son point de vue et cela allait parfois à l'encontre de tout ce qu'on pouvait lire à droite, à gauche. C'est toujours bien d'avoir des points de vue différents de personnes sur le terrain.

defense_ingenieur_esme_sudria_etudiant_temoignage_retour_seminaire_2016_grandes_ecoles_institut_hautes_etudes_defense_nationale_ihedn_03.jpg


À propos de l'IHEDN :
L'IHEDN a pour mission de sensibiliser tous les citoyens « afin de leur donner une information approfondie sur la défense nationale comprise au sens le plus large ». Pour remplir cette mission, l'IHEDN organise tous les ans deux sessions nationales et des sessions régionales, ouvertes à des personnalités de premier plan désignées par arrêté du premier ministre, ainsi que d'autres formations thématiques.


ESME Sudria


Actualité en direct des campus sur l'univers de la formation et des métiers afin de suivre les nouvelles orientations du sytème d'éducation en france et à l'étranger. Grâce à notre moteur, consultez les derniers articles et fouillez dans les archives de l'actualité de la formation sur capcampus !