Retour sur la belle mission 2015 de l'association IDÉES Madagascar des étudiants de l'ESME Sudria

Comme en 2014 (et pratiquement toutes les années depuis sa création en 1994), l'association étudiantes IDÉES (Ingénieur pour le Développement et les EchangeS) Madagascar de l'ESME Sudria s'est rendue dans ce petit pays situé dans l'Océan Indien pour venir en aide à la population locale. Jean-Baptiste Varlet (ESME Sudria promo 2018) était l'un des 13 membres de l'asso à avoir fait partie de ce séjour qui a débuté le 5 juillet et s'est terminé le 24 août. Il revient sur ce qui représente à ses yeux « la meilleure chose » qu'il ait « faite dans sa vie ».

Jean-Baptiste (à droite)

Quelles étaient les missions qui attendaient IDÉES Madagascar cette année ?
Depuis que l'association existe, nous nous rendons toujours dans la même commune, Alakamisy Ambohimaha, pour y réaliser des chantiers dans tous les villages environnant. Pourquoi on ne bouge pas ailleurs ? Parce qu'il y a encore énormément de travail à faire sur place et que, depuis le temps, nous sommes très bien implantés là-bas. Concernant les missions, nous réalisons le même type depuis 20 ans, à savoir la création de réseaux d'eau, d'électricité et la restauration d'écoles. Cette année, nous avions entrepris deux chantiers. Le premier concernait la création d'un réseau d'eau pour le village d'Ambohibory. Quand nous sommes arrivés, on a pu constater qu'il y avait tout à faire car la source se situait à près d'1,3 km du village. Il a fallu définir un tracé pour amener l'eau qui coulait d'un rocher jusqu'au puit dans le village, placer des piquets pour l'avancée du chantier, creuser des tranchés de 80 cm tout au long du parcours, placer ensuite un bac filtre, une citerne, un compteur d'eau et des bornes fontaines pour que les habitants puissent avoir accès à l'eau.
Le second chantier devait au départ concerner la réparation d'une école qui avait été en partie détruite par un cyclone, mais comme elle était vraiment irrécupérable, nous avons pris la décision de partir de zéro et de construire un tout nouveau bâtiment.

À titre personnel, pourquoi avais-tu voulu rejoindre l'association ?
C'était vraiment l'aventure qui m'avait plu dès le départ car, partir avec IDÉES, ce n'est pas du tout comme faire un stage. Alors, dès que l'occasion s'est présentée, j'ai sauté dessus. À vrai dire, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avant de partir. Pour autant aujourd'hui, dès que quelqu'un me demande si c'était bien, je lui réponds que c'est la meilleure chose que j'ai faite dans ma vie. On a vraiment l'impression d'être utile, à notre retour en France, on se retrouve à n'avoir plus rien à faire... Là-bas, on était tous les jours sur le chantier, les villageois nous remerciaient tout le temps : on avait vraiment un rôle à jouer.

Avez-vous réussi à mener de front ces deux missions ?
Oui. De toute façon, on n'avait pas le choix : on ne quitte pas Madagascar tant que les chantiers ne sont pas terminés.

Faire des études d'ingénieur représente-t-il un atout lorsqu'on se lance sur de tels chantiers ?
Je pense que c'est plutôt l'inverse : c'est ce genre de mission qui nous apporte un bagage pouvant nous servir par la suite, notamment en management. Par exemple, j'étais le chef du « chantier eau » : pour cela, je devais gérer une équipe composée de cinq membres de l'ESME Sudria mais aussi l'équipe des locaux, ce qui n'était pas très évident vu qu'ils ne parlaient pas forcément bien notre langue. Il fallait aussi faire avec les collectivités territoriales locales - le maire du village, le député. Cela m'a aussi permis d'affiner mes ambitions professionnelles. L'année dernière, je n'avais aucune idée de ce que je voudrais faire plus tard. Aujourd'hui, comme cette expérience m'a vraiment plu, je me dis pourquoi pas me lancer dans l'humanitaire ou voyager afin de travailler dans le domaine de l'énergie.

J'imagine que ça te donne envie de participer à l'an prochain.
Oui, c'est sûr que je repars. D'ailleurs, nous commençons déjà à préparer la mission.

Peut-on aider l'association pour ses futurs projets ?
Nous allons avoir un tout nouveau site Web qui sera en ligne fin septembre et sur lequel les gens pourront faire des dons à IDÉES Madagascar.

Quel a été ton meilleur souvenir de cette aventure ?
Quand les villageois de notre chantier nous ont invités à passer une nuit sur le village, sachant que nous étions d'ordinaire logés dans une commune située à 8 km. C'était vraiment le meilleur souvenir, sans hésiter. Ils nous avaient préparé une soirée avec de la musique traditionnelle et à manger. On a dansé, on a chanté... C'était vraiment génial.

Retrouvez IDÉES Madagascar sur Facebook.

Formation à l'hygiène par les sœurs du couvent de la Congrégation des Sœurs du Christ.

Inauguration du réseau d'eau d'Ambohibory en présence de maire et du député.

Antoine Manier (ESME Sudria promo 2017), président de l'association