Quelques nouvelles de Budapest ... par Marc

A l'arrivée à Budapest, je suis assailli par une vague de chaleur. Je suis pourtant un habitué de la ville (5e séjour), mais c'est la première fois que j'y débarque en plein été. Je retrouve deux collègues, comme prévu, et...

Publié le 07 août 2012

A l'arrivée à Budapest, je suis assailli par une vague de chaleur. Je suis pourtant un habitué de la ville (5e séjour), mais c'est la première fois que j'y débarque en plein été.

2012-08-Budapest-garde.jpgJe retrouve deux collègues, comme prévu, et un 3e qui se joint à nous, arrivés
de tous les coins du monde, et nous partageons un taxi jusqu'à la ville.
Il faut savoir que l'aéroport est à 50km de la ville: Buda et Pest,
partagés par le Danube, unis il y a presqu'un siècle et demi.
Pour une semaine, voici Pest quartier en chef temporaire du projet OpenBSD.

L'offshore et la gestion de projet à distance, souvent décrite dans la
presse, sont pratiquées à fond par la plupart des projets open-source. Le
projet OpenBSD a été pionnier dans l'organisation de hackathons, rencontres
informelles de développeurs du projet qui permettent aux gens de se croiser
pendant quelques jours, de travailler sur des points critiques de façon
intense, puis de continuer à collaborer à distance par email.

A Budapest, en juillet 2012, se tient g2k12, le "general hackathon" d'OpenBSD, une occasion pour moi d'enfin croiser certains développeurs dont je ne connais que "la voix" électronique, par biais d'email et de messagerie instantanée.

Petit retour sur mes étudiants. Chez Ionis-STM, nous n'avons que des intervenants professionnels. En fait je ne déroge pas à la règle, puisque je partage mon temps entre des activités d'enseignement, et de grosses activités de développement et de gestion de projet dans OpenBSD.

Vu le fer de lance d'OpenBSD (free, functional, secure), on pourrait s'imaginer que ces activités sont essentielles pour mes cours en sécurité, mais en réalité, la plus forte valeur ajoutée de ma participation à OpenBSD concerne le développement, le test de qualité, et la gestion de projets.

Entre autres, me voici presque dans la peau des étudiants: chez Ionis-STM, nous avons plusieurs semaines thématiques, analogues des rushes et piscines d'Epita, mais avec quelques spécificités.

Tout d'abord, nos projets sont rarement purement techniques, il y a toujours une partie encadrement et architecture de projet.

Mais aussi, la diversité de nos étudiants met souvent l'accent sur la partie gestion de projets. Difficile de faire comme si on avait un groupe homogène, quand certains ont cinq ans de développement au compteur, et d'autres ont découvert java deux mois avant !

Comme pour tout projet, par contre, on insiste très fort sur la qualité du résultat: mieux vaut ne pas avoir mené à bien 100% du projet, mais que le livrable marche à 100%. Plus évidemment un petit rapport pour chiffrer le temps nécessaire pour implémenter les éléments manquants du livrable.

2012-04-Budapest2.jpgRevenons à mon hackathon OpenBSD. Pendant une semaine, me voici dans
une situation extrèmement similaire. 40 développeurs OpenBSD dans la même
grande pièce. 40 spécialistes de leur domaine en train de faire avancer le
schmilblick, entre Bob Beck pestant contre les méandres du filesystem,
Gilles, Eric et Charles en train de réinventer un daemon d'envoi de mail
(plus fiable et plus rapide que tout ce qui existe, ce qui n'est pas si dur, vu la quantité de scories agrégées au fil des ans dans les projets
existants. Un logiciel, c'est un peu comme une voiture, de temps en temps, faut changer l'huile et chasser les araignées qui ont fait leur toile). Tout le monde en profite pour se tenir au courant de ce que fait tout le monde, les gens s'entraident ou demandent conseil auprès des spécialistes.
Me voici sollicité plusieurs fois au sujet de make ou pkg_add, qui sont pour ainsi dire "mes bébés" dans OpenBSD...

Mon activité principale de la semaine: remettre au goût du jour un vieux coucou mal fini et tout buggué (libtool) en évitant de casser quoi que ce soit, vu que c'est un outil utilisé en production.

Là-aussi, le parallèle avec nos étudiants est évident, surtout lorsqu'on regarde leurs activités en stage. Il nous incombe de leur inculquer une «éthique de l'ingénieur», ne jamais rien casser, et travailler avec l'existant sans réinventer (trop) la roue. De nouvelles réflexions pour l'an prochain, pour les projets.

Un des points fondamentaux, que je ne lâcherais pour rien au monde, c'est de continuer d'assister à des soutenances de stage, pour ensuite pouvoir rappeler en cours aux étudiants pourquoi telle ou telle notion est fondamentale. Pouvoir affirmer de première main que, si, si, il faut faire les choses comme ça, sinon vous allez vraiment souffrir en stage, ça vous assoie une crédibilité, vous n'avez pas idée.

Comme on le fait déjà, on essaie le plus possible de leur donner des projets réels. Et aussi de les renouveller régulièrement, à partir d'expériences concrètes industrielles ou opensource. Je considère qu'il est plus profitable de modifier un logiciel existant que de réinventer un n-e quicksort.
En même temps, un peu de schizophrénie: il faut aussi quelques projets simples, non bruités par des considérations trop complexes, histoire d'être certain que les notions fondamentales soient bien assimilées.

ESPIE Marc 05.JPGJe passerai rapidement sur le reste de ma semaine: les horaires très laches (lever sans réveil, codage de 10h du mat jusque vers 13h30, restau et discussion avec mes collègues jusque vers 15h00, reprise jusqu'à 20h, repas et ballade, reprise du codage, selon l'envie, souvent jusqu'à 2h du mat ou plus. Les jeunes se couchent souvent plus tard encore), l'orage bienvenu
du mardi qui fait redescendre la température extérieure en dessous de 30 (important vu l'absence de clim' à l'hôtel).

Une proportion importante de mes étudiants aura, souvent très rapidement, à gérer des équipes installées ailleurs en Europe, voire en Inde. Ma "petite" semaine de projet remet en avant certaines évidences: même avec un but commun, des différences culturelles peuvent poser problème (OpenBSD a plusieurs noyaux de développeurs, entre la France, l'Allemagne, le Canada, les
Etats-Unis, les Pays-Bas, l'Angleterre...) et quelques heures, ou quelques jours, passés à croiser IRL (in real life) les gens avec qui l'on va travailler seront regagnées au centuple plus tard !

Là-aussi, évidence pédagogique: ce genre de propos aura tellement plus de poids s'il est étayé par une conviction profonde liée à l'expérience réelle de l'intervenant.

Retour à Paris, l'impression de redescendre sur terre. Week-end "dodo" bien mérité, après une semaine extrèmement intense et productive...

Et on remet ça l'an prochain.
Marc
Enhanced by Zemanta

Ionis-STM


Actualité en direct des campus sur l'univers de la formation et des métiers afin de suivre les nouvelles orientations du sytème d'éducation en france et à l'étranger. Grâce à notre moteur, consultez les derniers articles et fouillez dans les archives de l'actualité de la formation sur capcampus !