Le nouvel atterrisseur martien de la NASA vu par... Yoann Maire (IPSA promotion 2017), vice-président de l'association Aero'IPSA

Yoann Maire nous en dit plus sur le projet InSight de la NASA.

Publié le 10 septembre 2014

Yoann Maire (IPSA promotion 2017) est vice-président de l'association Aero'IPSA spécialisée dans la création de fusées pour découvrir les bases de l'aérospatial, de l'électronique et de la mécanique. Il était donc le candidat idéal pour revenir sur le lancement de la construction par la NASA d'un nouvel atterrisseur martien : InSight. Alors, quoi de neuf au pays des rovers ?

ipsa_nasa_insight_atterrisseur_martien_mars_aero_association_retour_01.jpgAu fait, qu'est-ce que c'est un atterrisseur martien ?
Un atterrisseur martien, c'est simplement le module qui va permettre au robot rover de se poser sur Mars. Le module est en fait intégré au robot : des rétrofusées sont en dessous de ce dernier et vont le ralentir dans sa descente, un peu comme peuvent le faire les drones / quadricopters qui sont très en vogue actuellement. Au début, le robot est inclus dans une capsule larguée sous parachute. Une fois que le robot est à son tour largué de la capsule, il met en marche les rétrofusées pour se stabiliser et atterrir sur le sol en douceur.

As-tu déjà étudié ces mécanismes ?
Je les ai étudiés par rapport à notre projet de fusée expérimentale pour Aéro'IPSA qui doit justement reproduire l'atterrissage du rover Curiosity - avec un drone incorporé - et pour lequel je suis électronicien. Sauf que nous, comme nous ne pouvons pas utiliser de rétrofusées, nous utilisons à la place un quadricopter avec des moteurs à hélices. C'est un projet qui m'a pris la majeure partie du mon temps libre cette année.


C'est difficile à construire ce genre d'appareil ?
C'est même très difficile parce que tout est contrôlé à partir d'une centrale inertielle, c'est-à-dire un capteur qui va calculer l'accélération selon plusieurs axes : le dénivelé de la vitesse ainsi que la vitesse de rotation de chaque axe. À partir de ces paramètres, le contrôleur de vol va donner plus ou moins de puissance à certains moteurs de façon à stabiliser l'appareil. La difficulté consiste donc à avoir un système capable de répondre assez vite pour ne pas qu'il y ait de décalages : si le système met trop de temps, l'engin ne pourra jamais être stable.

Par rapport aux anciens atterrisseurs, quels grands changements va apporter InSight ?
À vrai dire, il n'y en a pas beaucoup : InSight reprend le même principe que l'atterrisseur Phoenix. Comme ce principe a déjà été validé, cela représente une clé de sûreté pour la NASA qui est ainsi sûre que le système est fonctionnel et qu'il n'y aura pas de souci a priori. Il ne faut pas perdre de vue que le principal problème des atterrisseurs réside dans le fait que la sonde embarque des capteurs assez sensibles qui ne peuvent pas supporter un trop grand nombre de chocs.

Le plus grand défi des atterrisseurs, c'est donc de protéger tous les composants délicats.
C'est ça. Au début, ils larguaient le robot depuis la capsule sans parachute mais dans un « ballon de baudruche » qui rebondissait au sol. Ils ont dû arrêter ça car les rovers embarquaient des objets trop fragiles pour résister à ces rebonds.


IPSA


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