Marché aéronautique : pourquoi ça fonctionne

Dans un contexte de crise généralisée, l'aéronautique se porte bien. Les perspectives pour les vingt années à venir semblent optimales.

Publié le 14 novembre 2013

Le 14 novembre, le groupe EADS a annoncé des résultats trimestriels en très nette progression (+ 11 %) par rapport à la même période l'année dernière. Globalement, le marché de l'aviation ne s'est jamais aussi bien porté. Pourquoi l'industrie aéronautique échappe à la crise qui mine l'économie mondiale depuis plusieurs années ? Eléments de réponse.

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Une demande mondiale croissante

En 2013, nous sommes trois milliards à avoir utilisé le transport aérien civil pour nous déplacer. Dans les vingt prochaines années, ce chiffre devrait tout simplement doubler. Peu importent la hausse des prix des hydrocarbures, les normes environnementales internationales de plus en plus drastiques ou le développement des NTIC qui permettent à des interlocuteurs séparés de plusieurs milliers de kilomètres d'échanger aussi simplement que s'ils étaient face à face.

Les causes de cette prévision sont simples : les pays en voie de développement vont connaître une importante croissance économique sur les deux prochaines décennies (entraînant une augmentation des échanges internationaux pour ces régions jusqu'ici moins desservies) et la création de nouvelles compagnies aériennes chinoises, brésiliennes et africaines qui couvriront des marchés régionaux de plus en plus demandeurs. Forcément, les principaux acteurs mondiaux du secteur (Airbus et Boeing en tête) multiplient les contrats. Ainsi, les industriels s'accordent à dire que la flotte mondiale devra doubler, soit près de 35 000 appareils neufs à livrer d'ici 2032 (pour un montant total estimé à 4 800 milliards de dollars).

La force de l'innovation

Par ailleurs, les compagnies aériennes actuelles cherchent également à renouveler leurs flottes : les appareils circulant aujourd'hui restent très gourmands en kérosène. Dans un contexte où le prix du baril de pétrole brut ne peut que croître, elles doivent nécessairement acquérir des avions consommant moins. Matériaux composites (plus légers), nouvelles motorisations et développement de l'électrique sont devenus des arguments de vente importants sur les salons internationaux.

Une question subsiste : comment est-ce que les constructeurs vont pouvoir tenir le rythme, avec un carnet de commande doublé ? « La question, c'est le respect des livraisons par les fournisseurs, affirme Thierry Letailleur, président du directoire d'ACE Management, société gérant, entre autres, le fond Aerofund, dédié au financement des PME de l'aéronautique. Les avionneurs et les fournisseurs de premier rang mettent la pression pour cela. » En consolidant cet ensemble des sous-traitants du secteur et en leur injectant des financements pour qu'ils se développent, les grands constructeurs pourraient s'assurer des livraisons dans les temps.

Ces perspectives sont enthousiasmantes pour les futurs ingénieurs aéronautiques : avec près de 8 000 postes créés en 2013 (un chiffre qui devrait être constant dans les années à venir), la France compte maintenir son excellence dans le secteur.


IPSA


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