Programme Averroès

Nouveau dispositif d'aide à la mobilité financé par la Commission Européenne, le programme Averroès, porté par l'Université Montpellier 2, va développer les échanges universitaires et scientifiques entre les deux rives de la Méditerranée.

Publié le 09 septembre 2008

5.2 millions d’euros par an


Doté de 5,2 millions d’euros par an, le programme Averroès est l’unique volet confié à la France par la Commission Européenne dans le cadre d’« Erasmus Mundus External Cooperation Window ».
Il permettra d’offrir chaque année 326 bourses de mobilité entre les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) et 4 pays de l’Union Européenne (Belgique, Espagne, France et Italie).
Les bénéficiaires de ces bourses d’excellence sont les étudiants sélectionnés sur dossiers, les enseignants et les chercheurs... ainsi que le personnel des universités : c’est l’une des nouveautés du programme.Un programme stratégique pour les pays du Maghreb

Conçu sur le principe de l’échange et de la valorisation réciproque, le programme Averroès a été élaboré en coopération étroite entre les universités partenaires des deux côtés de la Méditerranée.


Des enjeux définis par les universités maghrébines


Dans la mise en oeuvre des bourses de mobilité, priorité a été donnée à la mobilité Sud- Nord : 78% des bourses allouées (254 sur un total de 326) le seront aux étudiants ou universitaires des universités maghrébines.
Ces bourses de mobilité vont permettre de rapprocher étudiants, personnels, enseignants et chercheurs engagés dans les mêmes disciplines, les mêmes domaines de recherche.
Les thématiques en ont été désignées par les universités maghrébines elles-mêmes comme des priorités de développement, en cohérence avec les stratégies nationales.

Menées par le coordinateur du projet et par l’AUF (Association Universitaire de la Francophonie), des rencontres préliminaires avec les présidents ou recteurs ont permis de lister les champs thématiques et les disciplines prioritaires pour chaque université.
Cette consultation a débouché sur une cartographie détaillée des besoins exprimés, en termes de disciplines et de domaines thématiques. Elle a aussi permis d’identifier précisément les profils des bénéficiaires des bourses, par discipline et par niveau.
Au premier rang des objectifs identifiés :
• faire face aux défis du développement de l’excellence des formations supérieures, dans un contexte d’afflux croissant d’étudiants
• renforcer la professionnalisation des cursus afin de faciliter l’emploi des diplômés et le développement économique de toute la région.

Développer la recherche et l’innovation

Développement de nouveaux cursus, multiplication des co-diplômes et des thèses en cotutelle : la coopération avec les universités et les centres de recherche européens constitue pour les universités maghrébines une opportunité nouvelle pour développer pleinement leur potentiel de recherche scientifique et leur capacité d’innovation
technologique.
Le programme prévoit de renforcer les échanges et les collaborations entre laboratoires de recherche et écoles doctorales du Nord et du Sud. Les échanges de personnel
travaillant dans les mêmes domaines renforceront les co-tutorats de thèse et la coopération sur le long terme.

Déjà effectives entre certains laboratoires des deux côtés de la Méditerranée, des activités de recherche communes impliquent des partenaires du programme Averroès : elles seront largement développées. 98 bourses de niveau doctorat et post-doctorat permettront de renforcer échanges et collaborations entre laboratoires de recherche et écoles doctorales du Nord et du Sud, et de multiplier les transferts de technologie de part et d’autre de la Méditerranée, notamment dans des domaines communs (tels que la vigne, l’olivier, la culture des zones arides, le traitement des eaux, le lagunage…).

Favoriser le retour des compétences au pays d’origine


À l’opposé d’une tendance au drainage des compétences (brain drain) des pays du Sud par les pays du Nord, le programme s’attachera à améliorer l’employabilité et l’insertion professionnelle des candidats de retour dans leur pays.
Parmi les mesures concrètes, l’organisation de mobilités à court terme, l’étudiant devant revenir dans son institution d’origine pour boucler le cursus et obtenir son diplôme.
L’utilisation du système européen de transfert de crédits (ECTS) permet de garantir la validation finale de la période de mobilité.
Au niveau doctorat, des mobilités plus longues sont nécessaires. Elles se concluront majoritairement par des thèses en cotutelle. Le candidat obtiendra alors un double diplôme délivré conjointement par l’université d’accueil et l’université d’origine, avec d’excellentes perspectives d’emploi dans son pays.


• Accentuer le partage des moyens de recherche entre laboratoires, accroître les échanges de chercheurs : autant de moyens stratégiques pour éviter la fuite des cerveaux.
• Le programme Averroès met l’accent sur la multiplication des co-diplômes – surtout au niveau Master – et des cotutelles de thèse. Chaque année, ce sont une moyenne de 10 nouveaux codiplômes et 40 co-tutorat qui devraient ainsi être créés.


Contribuer au développement économique


La notoriété des universités américaines ou françaises n’est pas seule en cause dans la fuite des cerveaux du Sud vers le Nord. Principale responsable : l’attractivité économique des pays du Nord, riches gisements d’emplois pour les jeunes diplômés.
Les flux de mobilité devront donc permettre aux pays du Maghreb de créer plus de débouchés pour leurs jeunes élites. En cohérence avec les stratégies nationales des pays concernés, le programme Averroès assume pleinement cette dimension socioéconomique à long terme.
Renforcer la professionnalisation des cursus afin de faciliter l’emploi des diplômés, favoriser le transfert technologique et le transfert d’innovation, facteurs cruciaux de développement pour l’économie régionale, valoriser la création d’entreprises : telles sont les priorités majeures qui ont été retenues.


• Tous les étudiants bénéficieront d’une formation à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication
• Aux niveaux master, doctorat et post-doctorat, les bénéficiaires des bourses suivront des formations à l’entrepreneuriat et au transfert d’innovation
• 66 bourses de stage en entreprise sont organisées
• La présence des divers partenaires associés du programme (collectivités locales, Chambres de commerce et partenaires du secteur industriel et économique, technopoles des deux côtés de la Méditerranée) constitue une aide précieuse à la création d’entreprises.