L'édition 2008 de Marsatac

Capcampus était présent lors de festival marseillais de Marsatac. L'occasion de vérifier si un festival à Marseille peut tenir la comparaison avec les références parisiennes.

Publié le 26 octobre 2008


Il paraît que Dieu a mis 7 jours pour créer la terre. Pour en faire le tour niveau musique, les organisateurs de Marsatac n’en n’ont eu besoin que de trois. Musique Africaine, Hip-hop et Electro auront donc eu leur soir, donnant aux spectateurs un large aperçu de se qui se fait dans cet univers fait de gens chics qui écoutent Radio Nova. Pas mal pour un festival qui vient tout juste de fêter ses dix ans d’existence.


Il y a certaines anecdotes qui font la légende d’une ville. A Marseille celles-ci ne manquent pas. Il y a eu la sardine qui bouchât le port, la vie de la French Connection dans les années 1970 et maintenant le tram. Lors de sa rénovation, ce n’est qu’après commande que les décideurs marseillais réalisèrent qu’il serait trop grand pour passer sous le tunnel reliant le boulevard Chave à Noailles. Si l’histoire, qui s’est propagée jusqu’à la capitale fait sourire, elle dégage surtout une tendance : les projets marseillais, ce n’est jamais bien sérieux. Alors un festival qui ambitionne chaque année de réunir ce qui s’écoute de mieux dans les chaumières des branchés underground, cela a du bien faire rire la rédaction de Technikart. Surtout que l’année dernière s’est produit un incident de nature à faire rire ce petit monde narquois. Les canadiens de Chromeo étaient annoncés et il n’y eu ni prestation, ni explications des organisateurs. Le groupe expliquera ne jamais avoir donné son accord pour rejoindre le festival. Et l’on ne peut pas parler d’incompréhension, les deux musiciens maitrisant parfaitement notre langue.


Mais cette année, ça va changer. Après tout, Marseille a été élu capitale européenne de la culture et on ne va pas attendre 2013. Au niveau de la programmation les risques n’ont donc pas été écartés. Des artistes comme Saul Williams ou De la Soul sont aussi talentueux qu’imprévisibles. Mais c’était le prix à payer pour se démarquer, car au fil des années, Marsatac a su se faire une place sous son soleil. Loin de ces festivals stéréotypés qui ne programment que des artistes en promo livrant des sets sans saveur. Un tel positionnement a attiré un public bien particulier. Loin des sosies des BB Brunes qui fleurissent à Rock-en-seine, le festivalier a une connaissance pointue de la musique mais il n’en oublie pas le recul, l’esprit de fête et le second degré. Et ce n’est pas une catégorie restreinte. Ils sont nombreux, qu’ils viennent pour entendre ce qu’ils n’entendent pas à la capitale ou pour expérimenter la cuite pour les plus jeunes. On peut véritablement parler d’un esprit Marsatac. Lorsque Seun Kuti hurle son adresse myspace au public (mimant le slash comme l’on donne un coup de machette), le public se prête au jeu. Impensable au royaume des snobs.


Il faut dire que le nigérian s’est tellement donné sur scène qu’il ne pouvait en être autrement. Véritable attraction du premier jour, il aura su créer un lien particulier avec la foule, lui confiant ses états d’âmes ou quelles substances il avait pris juste avant. Pas un artiste le lendemain ne pouvait prétendre à une telle osmose. Si l’on ne peut rien reprocher aux classiques et classieux De la Soul et au psychédélique Saul Williams, les prestations timides de Patrice et d’Hocus Pocus auraient pu faire naître des regrets si le principal n’était pas ailleurs. Car l’ambiance était conviviale et donnait envie de bouger de partout, à l’image du concert de Boyz Noize le dernier jour.


Le Festival se conclu donc avec la sensation d’avoir atteint ses objectifs. Les spectateurs en ont eu pour leur argent. Il n’y a pas eu de mauvaise surprise « à la Amy Winehouse » mais surtout, l’espace de trois jours, le comportement des gens s’est amélioré, notamment au niveau des efforts quant à la propreté des lieux. Une grande fierté pour les organisateurs et un exemple à suivre.


Il parait bien loin, le temps où cette ville était considérée comme peu sérieuse. C’était il y a une semaine.

Romain Canuti




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