Les Interruptions Volontaires de Grossesses encore trop fréquentes chez les mineures.

Le Haut Conseil de la Population et de la Famille propose des mesures pour une meilleure prévention.

Publié le 08 décembre 2006

Depuis la promulgation de la loi Veil il y a plus de 30 ans, l’avortement est un droit fondamental de la Femme. Beaucoup de grossesses non désirées ou à risques ont pu être évitées, une avancée majeure pour la population féminine française.

Parmi ces femmes, on peut isoler une catégorie particulière, celle des mineures.

Alors que le nombre d’IVG dans sa globalité semble rester stable depuis une dizaine d’années, force est de constater que les jeunes filles de -18 ans ont de plus en plus recours à cette pratique. En effet, aujourd’hui, près de trois grossesses sur cinq aboutissent à une IVG.

Face à ce phénomène, le Haut Conseil de la Population et de la Famille se mobilise pour réduire les IVG par la prévention et met le doigt sur une défaillance de notre système.

Il semblerait qu’il y ait une forte corrélation entre manque d’informations et nombre de grossesses chez les mineures.

En France, lorsqu’elle touche les enfants, la sexualité est encore un sujet tabou.
Les mineurs y sont sensibilisés bien trop tard, et par la peur. Il y a beaucoup plus de prévention SIDA que de préventions grossesses.

De plus, la société vit dans le déni de la vie sexuelle des jeunes et beaucoup de parents interdisent à leurs filles d’accéder à une contraception.

C’est pourquoi les seules solutions mises en œuvre par l’Etat ont été jusqu’alors plus curatives que préventives.

Pour pallier à ce manque, le HCPF désire maintenant agir à la source du problème en mettant à disposition des jeunes issus des zones rurales et urbaines, un réseau.

Celui-ci leur permettrait d’accéder à des réponses et à la contraception anonymement, gratuitement, sans l’accord obligatoire des tuteurs légaux.
Un accueil quotidien aux heures ouvrables, sans rendez-vous, par un médecin ou une sage femme serait assuré.

Le HCPF pense ainsi pouvoir réduire les grossesses chez les jeunes femmes et leur éviter le traumatisme d’une IVG souvent tardive, sans compter la détresse et les complications qui peuvent s’en suivre.

Ce système a déjà prouvé son efficacité aux Pays Bas et pourrait aussi s’avérer très bénéfique pour les jeunes françaises.