Financement de l'enseignement supérieur : les étudiants et diplômés, premiers donateurs ?

résultats du deuxième baromètre ALUMNI mettant en relief les potentiels de don des anciens élèves à leur établissement d'enseignement supérieur

Publié le 15 novembre 2012

À l’heure de la crise, le comportement des français face au don change et se recentre vers les secteursles plus prioritaires : le social, la proximité… Si 2012 annonce une baisse de la générosité des donateursfrançais, \EXCEL et wdm.directinet présentent aujourd’hui les résultats du deuxième baromètre ALUMNI mettant en relief les potentiels de don des anciens élèves à leur établissement d’enseignement supérieur.

Méthodologie du baromètre réalisé par Opinionway :

  • Étude réalisée auprès d’un échantillon de 1001 personnes diplômées de l’enseignement supérieur au niveau bac+3 et au-delà dont : -398 étudiants français poursuivant des études de niveau bac+3 ou plus -603 actifs français ayant un diplôme de niveau bac+3 ou plus
  • Les échantillons ont été constitués selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe,d’âge, et de niveau de diplôme.
  • Mode d’interrogation: en ligne sur système Cawi (Computer Assisted Web Interview).
  • Dates de terrain: les interviews ont été réalisées du 1er au 15 octobre 2012.
  • OpinionWay rappelle par ailleurs que les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant comptedes marges d'incertitude : 2 à 4 points au plus pour un échantillon de 600 répondants.
  • OpinionWay a réalisé cette enquête en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252.

 

Des attitudes divergentes selon la provenance et la situation des sondés…

Les écoles de commerce et d’ingénieurs plus rompues au don que les universités

Sur tous les éléments déclencheurs du don – qualité du lien, attachement à l’établissement, sollicitation - les écoles de commerce et d’ingénieurs paraissent bien mieux armées queles universités pour lever des fonds auprès de leur diplômés :elles récoltent en effet aujourd’hui les fruits d’un long travail relationnel puisque 13% des diplômés d’écoles d’ingénieurs et 10 % des diplômés d’écoles de commerce déclarent avoir déjà fait un don à leur établissement contre

5% des diplômés universitaires.

« Cet écart s’explique de manière très simple : 34% des diplômés d’écoles de commerce et 40% des diplômés d’écoles d’ingénieurs ont été sollicités pour effectuer un don contre seulement 11% dans les universités, » précise Gaël Colin, Directeur conseil chez \EXCEL.

 

 

Des étudiants davantage concernés que leurs aînés

Cependant, la situation importe au moins autant que l’origine du potentiel donateur : le baromètre

ALUMNI 2012 souligne une prise de distance des anciens élèves vis-à-vis de leur établissement d’origine, avec une importante chute des intentions de don (35% sont prêts à donner contre 51% en 2011). De leur côté, les étudiants se montrent plus conscients de l’utilité du don que leurs aînés et sont même plus nombreux que les diplômés à avoir déjà fait un don à leur établissement.

 

…mais un potentiel et une volonté à exploiter

 

 

Des étudiants et diplômés favorables aux dons

Les données sont stables depuis 2011 et démontrent que l’acte de don aux établissements d’enseignement supérieur reste encore minoritaire en France : seuls 11% des diplômés et 12% des étudiants ont déjà pensé à faire un don.

Pourtant, parmi les 93% de diplômés non-donateurs, 47 % seraient prêts à passer à l’acte pour financer un des projets de leur établissement.

 

 

Différents leviers à activer

« Un réel potentiel existe, d’autant plus

que 34% des diplômés et 47% des étudiants trouvent normal de faire des dons pour participer au développement et au rayonnement de l’établissement, »

souligne Magalie Petit, Directrice commerciale chez wdm.directinet.

 

Plus de la moitié des diplômés et étudiants (51% et 68%) sont conscients que les dons sont un bon moyen de favoriser la qualité de l’enseignement et de la recherche mais seuls 21% des diplômés et 28% des étudiants sont favorables au don global à la fondation de l’établissement sans cause

préalablement définie.En effet, les projets concrets et précis captent davantage de dons car ils permettent au donateur de se sentir plus impliqué dans la vie de son établissement. Les principaux projets incitant au don sont, par ordre d’intérêt décroissant :

-­‘les bourses à caractère social, -­‘les recrutements d’enseignants et de chercheurs, -­‘le développement à l’international, -­‘les rénovations de locaux.

 

Une culture du don à inscrire dans les gènes des établissements et desétudiants

 

 

Une nécessité de créer du lien

Si 56% des diplômés sont attachés à leur établissement, seuls 25% déclarent avoir conservé des liens et 43% aimeraient en avoir davantage. Ces chiffres, stables depuis l’année dernière, démontrent qu’il existe une réelle volonté des anciens élèves de poursuivre leur relation avec leur établissement à la sortie de leurs études. Ils sont en effet 29% à se renseigner régulièrement sur la vie de l’établissement.

Ces données sont également vérifiées du côté des étudiants : 72% d’entre eux se déclarent attachés à leur établissement, un pourcentage significatif qui s’explique notamment par le maintien des liens. Ils sont en effet 88% à recevoir de l’informationsur la vie de leur établissement pendant

leur scolarité, alors que leurs aînés ne sont qu’un sur quatre à continuer de recevoir de l’information une fois dans la vie active.

 

 

Un déficit de l’information autour du don

Alors qu’un diplômé donateur sur cinq déclare donner parce qu’il a été sollicité, le baromètre ALUMNI pointe également un déficit d’information autour du don.

« Dans les établissements, le sujet du don reste encore trop timidement abordé : 21% seulement des diplômés déclarent avoir connaissance de la création d’une fondation au sein de leur ancien établissement. Ce chiffre est révélateur : alors qu’aux États-Unis la collecte de dons privés est courante

et admise dans les établissements d’enseignement supérieur, en France les diplômés n’ont même pas connaissance de telles pratiques, » nous rappelle Gaël Colin.

Avec 84% des diplômés n’ayant jamais été sollicités, le potentiel est immense mais la culture dudon reste à inscrire dans les gènes des établissements et des étudiants en passant notamment par plusd’information autour de la collecte de fonds dès le parcours scolaire et après la sortie des études.

 

 

Des intentions à traduire en actes

Ce deuxième baromètre ALUMNI confirme l’attitude favorable des diplômés et des étudiants vis-à­

vis du don. L’intention de don reste en effet élevée puisque 35% des diplômés et 49% des étudiants seraient prêts à faire un don à leur établissement. Cependant, il persiste en France un décalage entre l’intention et l’acte de don puisque seuls 7% des diplômés et 8% des étudiants déclarent avoir déjà effectué un don à leur établissement.

La culture du don, qui existe déjà dans certains secteurs tels que l’humanitaire, reste à créer dans l’enseignement supérieur.Alors que 2013 connaîtra une stagnation voire une baisse des intentions de don, les établissementsdoivent se pencher sur les moyens de développer cette culture du fundraising sur le long terme, apportant une solution aux problématiques de financement soulevées par la loi LRU de 2007.

 


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