« La France produit-elle assez d'Ingénieurs ? »

Tribune de Michel Lannoo directeur du Groupe ISEN

Publié le 02 octobre 2013

Pour Michel Lanno, directeur du Groupe ISEN, école d’ingénieurs :

« La France produit-elle assez d'Ingénieurs ? La réponse à cette question dépend de ce que l'on met derrière la définition de l'Ingénieur et du besoin correspondant de notre pays sur le plan économique. Il est admis de tous que la France se désindustrialise et, qu'actuellement, rien ne semble s'opposer à cette tendance. La position du Groupe ISEN à ce sujet est claire :il est de notre devoir de former de "véritables Ingénieurs" dans le domaine des nouvelles technologies appliquées à tous les problèmes de société, l’industrie n’est pas le seul secteur où l’ingénieur à sa place : on l’y retrouve dans tous les secteurs d’activités .

Les diplômés de master en sciences de l'ingénieur évoqué par le MESR ne sont pas des ingénieurs et ne portent donc pas le titre d'ingénieur, qui n’est délivré que par les écoles qui ont obtenu de la Commission des titres d'ingénieur (CTI) ce précieux sésame après avoir répondu à leurs exigences de haut niveau. Pour nous, un "véritable Ingénieur" possède une formation scientifique et technologique de haut niveau, une capacité à "manager" une équipe, une volonté d'innover, une soif d'entreprendre et une faculté d'adaptation. Il s'agit d'un généraliste des nouvelles technologies mais pas dans son acceptation floue, trop largement utilisée. Il ne s'agit pas non plus d'un pur "manager" inadapté à la réalisation de produits innovants. Nos Ingénieurs ISEN n'ont pas de problèmes pour trouver un  emploi, et ce dès leur « diplômation». Ils sont notamment très appréciés des grands groupes car ils répondent à une vraie demande et un vrai besoin du marché. Nous les formons de plus en plus à devenir aussi des "entrepreneurs", créateurs d'entreprises dont le futur de la France dépendra. A l’évidence, nous manquons et nous manquerons de vrais ingénieurs en France d’ici 10 ans et il nous faut agir vite et trouver des solutions dès aujourd’hui, car d’ici 5 ans il sera déjà trop tard pour palier au déficit.»