ABAJI, nouvel album Route & Roots

En concert à Paris au Pan Piper le 9 avril

Publié le 23 février 2016

Multi-instrumentiste, globe trotteur virtuose, nomade polyglotte, Abaji sillonne la planète à l'écoute des musiques et des sons du monde entier. A la recherche de ses nombreuses origines, il multiplie les voyages, les concerts et les rencontres partout dans le monde. Après le Liban, Abaji s'est rendu en Arménie et en Turquie. Telle est la route, le cheminement, de ce captivant nouvel album Route & Roots : "En musique, les frontières sont poreuses et passantes. On y saute de l'une à l'autre à coups d'instruments et de gammes, de maquam en quarts de ton", explique le multi-instrumentiste Abaji.

Avec Route & Roots, Abaji nous convie à un voyage musical qui brise les barrières entre Orient et Occident.

«Route&Roots» est devenu une évidence suite aux longues et belles tournées que j'ai eu la chance de vivre avec mon disque précédent «Origine Orients», dans une trentaine de pays allant de la Chine au Panama, en Amérique Centrale et en Colombie, du Bangladesh à l'Inde, d'Australie à la Nouvelle Zélande en passant par le Vanuatu, le Sri Lanka, l'Indonésie et tant d'autres pays....

C'est par la Route des terres, des airs et des mers que les souvenirs des rencontres humaines s'installent en moi et deviennent de la musique. Les rencontres furent nombreuses et enrichissantes!

En 2009, je retournais au Liban, pour un concert sur ma terre natale, après un exil de 33 ans. Il me restait deux pays de mes racines à visiter: l'Arménie et la Turquie... Mettre ces deux noms l'un à côté de l'autre fait déjà des éclats ! Mais en musique, les frontières sont poreuses et passantes. On y saute de l'une à l'autre à coup d'instruments et de gammes, de maquam en quarts de tons et surtout en partageant cette boisson qu'est le thé, le chây, le tchây. Quelque soit la prononciation et le goût, le thé est universel!

L'Arménie...

A l'été 2014, je prends donc un avion pour Erevan, capitale de l'Arménie avec mes instruments et un studio mobile qui tient dans une petite valise (!), soit une carte-son, un ordinateur et une paire de bons microphones. J'avais rencontré quelques semaines auparavant sur réseau social, un créateur d'instruments à vent dont le pseudo est Alto Flute. Je lui parle de mon projet de venir à Erevan et d'enregistrer avec un joueur de duduk, cet instrument qui est l'âme de l'Arménie et des Arméniens aussi bien de la diaspora que du pays! Donc Alto Flute, qui s'appelle en fait Robert, me parle de Vardan Grigoryan, un musicien qu'il fallait que j'écoute. Et comme il avait raison ! J'ai rencontré Vardan, je l'ai écouté et dans la seconde, je savais que c'était le dudukji que je voulais entendre sur mes musiques.

Et l'appel de la Turquie...

Je suis allé à Smyrne puis à Istanbul, j'ai rencontré là aussi de fabuleux musiciens ! Mais c'est finalement à Paris que j'ai enregistré un ami musicien kurde et turc: Mahmut Demir. Excellent joueur de kabak kemane, viole dont la caisse de résonance est une courge évidée. Mahmut et moi avions déjà joué ensemble; un être des plus intéressant et libre! C'est dans mon studio qu'est né «Kadiköy».



L'enregistrement

J'ai adopté, dès le début des mes projets d'enregistrement, une manière de faire un peu particulière: je m'installe avec tous mes instruments, je place les microphones et j'enregistre en une seule prise mes idées musicales... Pas de correction possible... Toute l'émotion et la justesse doivent s'y trouver dès le départ. Sinon eh bien, ce n'est pas grave.... Je passe à une autre idée, un autre instrument.

En Arménie, nous avons enregistré dans le salon du bed and beakfast que j'avais loué, avec du bois partout et un son naturel... Avec les chiens qui aboyaient au lointain et le vent qu'on entend dans le dernier morceau du disque, j'y ai rajouté une clarinette. Une vraie bourrasque d'été à Erevan!

Pour moi, la musique a toujours été une histoire de voyages et de racines: de Route&Roots.

ABAJI est né au Liban de père arméno-grec de Smyrne et de mère arméno-syrienne née à Istanbul... qui se sont rencontrés au Liban, pays de tous les exilés.

Il arrive en France en 1976 peu après le début de la guerre et se passionne pour les médecines chinoises : Tai Chi Chuan, Do-in et relaxations dynamiques. Thérapeute, il pratiquera le Tai Chi en milieu psychiatrique pendant sept ans.

Mais la musique est une tradition familiale. Abaji débute la guitare à l'âge de 11 ans, suivront d'autres instruments : de la clarinette aux percussions, du oud au bouzouki jusqu'aux flûtes récoltées lors de ses voyages.

Plus tard, la transformation d'instruments lui permettra de synthétiser ses passions musicales : la musique indienne, orientale et le Blues. Toujours en mouvement et recherche, son jeu de guitare à l'archet fait sensation sur les scènes des festivals. La rencontre avec Gabriel Yared va être décisive, le célèbre compositeur écoute ses premières maquettes et le soutient dans ses premiers pas.

En 1996, il compose son premier disque « Paris-Beyrouth », chantant déjà en arabe, français et anglais. Suivra « Bédouin' Blues », album comprenant la chanson « Gibran », que le célèbre label Network Medien intègrera dans la compilation « Desert Blues 2 ». Ainsi commence une collaboration de plus de cinq ans avec ce label et un troisième opus « Oriental Voyage » qui a reçu le label Classica d'enregistrement exceptionnel de référence. Suivra « Nomad Spirit », album sur lequel seront invités trois maîtres : Djivan Gasparyan au duduk arménien, Ramesh Shotham aux percussions de l'Inde du Sud et Majid Bekkas auoud et au guembrignawa.

Abaji compose et joue aussi des musiques pour le cinéma et la télévision, notamment pour le label Kosinus. Il a réalisé la musique du documentaire long métrage de Jean-Charles Deniau « Le Temps des Otages » (diffusé sur France 2 en avril 2009). Puis il compose la musique du film "Noor" réalisé par Cagla Zencirci et Guillaume Giovanetti, film soutenu par l'ACID au Festival de Cannes 2013, et une partie de la musique du film "Believe" réalisé par Paul Mignot ainsi qu'une partie de la musique du film de Cédric Kahn "Vie Sauvage" et last but not least, un morceau co-composé par ABAJI se retrouve dans le film "Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu. "

En 2010, alors qu'Abaji est à Los Angeles, il rencontre Yoav Goren, (l'un des compositeurs importants de bandes-annonces de grands films américains), qui l'invite à visiter ses studios et bureaux à Santa Monica. Abaji y fait un mini concert. Ils restent en contact jusqu'aux retrouvailles en Californie en mai 2015, pour la signature de plusieurs projets sur son label d'illustration musicale One Revolution Music. « Middle-East Soundscapes 1 et 2 » sortiront en 2016.

Revenons en 2009, le libanais de Paris, multi-instrumentiste et chanteur, décide de produire son cinquième album « Origine Orients », d'enregistrer en une seule prise tous les titres et de chanter dans les cinq langues de sa famille : en français, en arabe, en grec, en turc et en arménien...

S'ensuivront de nombreux concerts à travers le monde, Abaji privilégie pendant plusieurs années la scène et les rencontres. Jusqu'à ce qu'il foule le sol de l'Arménie avec l'envie d'enregistrer à nouveau... ceci est l'histoire de « Route&Roots »...