Médicaments contrefaits : un "marché de 10 milliards d'euros" !

Pfizer annonce les résultats de la 1ère enquête européenne estimant le marché à plus de 10 milliards d'euros

Publié le 17 février 2010

Une enquête inédite et exclusive révèle l'ampleur de l'économie parallèle des faux médicaments.

Un risque de santé majeur pour les Européens qui achètent leurs médicaments en dehors des circuits autorisés.


L'une des plus grandes enquêtes jamais réalisées sur les médicaments contrefaits estime à plus de 10,5 milliards d'euros par an le marché des faux médicaments en Europe. En France, ce marché représenterait près de 1 milliard d'euros .

L'évaluation financière du marché européen des faux médicaments n'avait encore jamais été faite. L'étude « Cracking Counterfeit Europe », initiée par Pfizer dans 14 pays européens, montre que les médicaments contrefaits constituent une économie parallèle de très grande ampleur. Les résultats de cette enquête arrivent quelques semaines après que le vice-président de la Commission européenne, Gunter Verheugen, a annoncé la saisie de 34 millions de faux comprimés aux frontières européennes en seulement deux mois. Le nombre de médicaments contrefaits passant les frontières de l'Europe a été multiplié par six en deux ans, passant de plus d'un demi million en 2005 à plus de 4 millions en 2007.

Cette nouvelle étude montre qu'en Europe, une personne interrogée sur cinq, soit l'équivalent de 77 millions d'individus, reconnaît acheter des médicaments délivrés uniquement sur ordonnance en dehors des circuits autorisés. En France cela représente 14% des personnes interrogées soit 6,9 millions d'individus1,2. Il est également inquiétant de constater que des millions d'internautes achètent sur Internet des médicaments de prescription, sans savoir qu'entre 50 et 90 % des médicaments vendus en ligne sont des contrefaçons 6,7.

Pourquoi les consommateurs achètent-ils des médicaments en ligne ?

Selon l'enquête« Cracking Counterfeit Europe », l'achat en ligne de médicaments est motivé pour

  • 32% des Français interrogées, par le gain de temps et de commodité
  • 32 % des Français interrogées, par un souci d'économies
  • 27 % des Français interrogées pour obtenir un médicament de prescription sans ordonnance


Malheureusement, les médicaments contrefaits peuvent contenir des ingrédients nocifs, comme de la mort-aux-rats, de l'acide borique et de la peinture à base de plomb. Ils sont généralement fabriqués par des personnes ne possédant pas les qualifications requises et peuvent contenir une dose trop faible ou trop forte de l'ingrédient actif. Les médicaments contrefaits peuvent ainsi entraîner des échecs thérapeutiques, voire la mort, pour les patients qui les consomment.

Le Dr David Gillen, Directeur médical de Pfizer Primary Care Europe, explique : « Des habitants de tous les pays européens se mettent en danger et contribuent sans le savoir à l'essor de cette économie criminelle en achetant des médicaments en dehors des systèmes légaux de santé. Près de 35 % des Français interrogées ne connaissent pas les risques qu'ils courent en achetant un médicament délivré uniquement sur ordonnance sans avoir eu de prescription médicale au préalable. La très grande majorité des Français interrogés, plus de 82 % déclarent cependant que s'ils avaient su que le médicament pouvait être une contrefaçon, ils ne l'auraient pas acheté.
« Il ressort donc de cette enquête qu'il est urgent d'informer le public. Les gens ignorent les dangers réels des médicaments contrefaits ; ils n'ont pas non plus conscience qu'ils encouragent, par leurs achats, un marché criminel illégal et dangereux ».

L'étude « Cracking Counterfeit Europe » a pour objectif de révéler l'ampleur du problème des médicaments contrefaits en France (mais également en Europe) et de comprendre la motivation des acheteurs de médicaments de prescription en dehors des circuits autorisés. Alors que les entreprises du médicament collaborent avec les autorités de santé, douanières, la police, la justice et les organisations professionnelles pour démasquer et faire juger les contrefacteurs, ce rapport révèle l'ampleur réelle du problème et les raisons pour lesquelles les individus continuent d'alimenter ce marché.


Jim Thompson, Président de l'European Alliance for Access to Safe Medicines (Alliance européenne pour l'accès à des médicaments sûrs) déclare que « l'étude « Cracking Counterfeit Europe » montre que les pratiques d'autodiagnostic et d'automédication sont de plus en plus courantes. Le message est clair : si vous voulez être et rester en bonne santé, adressez-vous à un professionnel de santé et n'achetez pas de médicaments de prescription s'ils ne vous ont pas été prescrits. Si des médicaments vous ont été prescrits , ne les achetez pas en dehors des circuits autorisés. » Il insiste aussi sur « Le risque sanitaire que représente l'achat de médicaments en dehors du système de soins de santé est un sujet de préoccupation de plus en plus sérieux dans tous les pays d'Europe. »

Par ailleurs, l'étude du CREDOC publiée le 11 décembre 2009, 22 millions de Français ont, au cours des 12 derniers mois, effectué des achats par Internet (tout type de produits). En France, près de la moitié de la population (52%) utilise Internet pour obtenir des informations et des conseils de santé, ce qui risque d'aggraver davantage le problème de l'achat de médicament de prescription sur Internet.

Pfizer signataire de la 1ère charte de lutte contre la contrefaçon sur Internet

En 2009, en France, une mission sur la contrefaçon sur Internet a été chargée d'élaborer un protocole d'engagements et de coopération entre plateformes de commerce électronique, titulaires des marques et associations de consommateurs.
Pfizer a été l'un des signataires le 16 décembre 2009 de la Charte sur la contrefaçon sur Internet qui réaffirme le principe du monopole pharmaceutique : seuls les pharmaciens sont à même de fournir les conseils nécessaires pour protéger la santé et la sécurité des consommateurs. Par conséquent, l'offre de médicaments ne doit pas être présente sur les sites des plateformes de commerce électronique.


Les plateformes de commerce électronique s'engagent à mettre en place des mesures, conformes à l'état de l'art, afin de détecter les offres portant sur des médicaments et d'empêcher leur mise en ligne. Si malgré la mise en oeuvre de ces mesures, une telle offre n'est détectée qu'après sa mise en ligne, les plateformes de commerce électronique s'engagent à la retirer sans délai et à prendre toutes dispositions pour empêcher sa
remise en ligne ultérieure.

À propos de l'étude

Cette étude a été réalisée par Norwood pour le compte de Pfizer Inc ; 14 000 hommes et femmes de 14 pays européens y ont participé. Cette enquête a été réalisée entre le 27 octobre et le 8 novembre 2009.

Références

  • 1. Résultats de l'étude de Nunwood en novembre 2009. Enquête de consommation en ligne. 14 000 participants. Pays concernés : RU, Belgique, Suisse, Espagne, Norvège, Danemark, Suède, Autriche, Allemagne, France, Italie, Pays-Bas, Finlande et Irelande.
  • 2. Statistiques de marché Nunwood 2008
  • 3. The Independent. Fake drugs on the rise in the EU. 8 décembre 2009. Dernier accès le 08.01.10. http://www.independent.co.uk/lifestyle/ health-and-families/health-news/fake-drugs-trade-on-the-rise-eu-1835977.html
  • 4. Report on community customs activities on counterfeit and piracy, European Union, Taxation and Customs Union, 2007. Dernier accès novembre 2009 sur http://ec.europa.eu/taxation_customs/resources/documents/customs/customs_controls/counterfeit_piracy/statistics2007.pdf
  • 5. Faucherand P. The evolving problem of counterfeiting and piracy. Presentation at Workshop in the Application of Targeted Risk Management on IPRs for Customs and Economic Police. 2-6 avril 2007. Dernier accès novembre 2009 sur http://www.ecapproject.org/fileadmin/ecapII/pdf/en/activities/national/Vietnam/customs_apr_2007/pierre_faucherand_engl.pdf
  • 6. European Alliance for Access to Safe Medicines: The Counterfeiting Superhighway, 2008, Medicom
  • 7. Dans PharmaTechnologist News. Dernier accès octobre 2009 sur http://www.in-pharmatechnologist.com/Industry-Drivers/Theglobaldisaster-of-fake-internet-pharmacies
  • 8. Solomon, S. BC Woman killed by fake drugs bought online. National Review of Medicine. 2007; 4:13
  • 9. Données internes Pfizer
  • 10. Fiche d'information OMS. Counterfeit medicines. Dernière révision 14 novembre 2006. Dernier accès novembre 2009 sur http://www.who.int/medicines/services/counterfeit/impact/ImpactF_S/en/
  • 11. Fiche d'information OMS et IMPACT. Counterfeit drugs kill! Dernier accès novembre 2009 sur http://www.gphf.org/images/downloads/impactbrochure.pdf