LE BENEVOLAT AU COEUR DE L'ACTION DES BANQUES ALIMENTAIRES

Plus que jamais la France a besoin de bénévoles!

Publié le 14 mai 2007

Le bénévolat en France

On recense aujourd’hui en France, plus de 11 millions de bénévoles de plus de 15 ans dont 5 millions de manière permanente .
Parmi ces derniers, 225 000 ont choisi le secteur social caritatif. Des bénévoles qui -en 2004/2005- sont majoritairement des hommes, retraités, de plus de 55 ans.
Un bénévolat militant qui s’emploie à effectuer des actions régulières et sur le long terme.
La grande difficulté ?
Renouveler les effectifs de bénévoles réguliers et actifs car à l’instar du développement de l’individualisme dans nos sociétés, le militantisme change de nature…. La nouvelle génération des 35-50 ans a en effet d’autres préoccupations (projets d’épanouissement personnels, carrière en cours ou à reconvertir,…) et manque de temps pour s’engager dans la durée.
Quant aux 20/35 ans, c’est la nature même de leur bénévolat qui change : plus exigeants, ils souhaitent s’engager de manière ponctuelle mais intensive pour une cause et veulent très vite obtenir des résultats.


L’inadéquation entre l’offre et la demande de bénévoles


On l’a dit, les bénévoles occasionnels sont en nette progression. Et c’est bien sûr le cas dans le secteur caritatif.
Il s’agit là d’un engagement d’épanouissement personnel qui induit un rapport de réciprocité entre le don que l’on fait et ce que l’on en attend.
Cela se traduit notamment par des exigences en matière de résultats de l’action bénévole. « Ces jeunes bénévoles ont été « bercés » par les notions de performance et de productivité, rien d’étonnant donc qu’ils essaient de traduire ces notions au cœur même de leurs engagements. » constate un dirigeant d’association.
Le dilemme est que le secteur caritatif est particulièrement sensible à la notion de temps et de durée.
Ainsi, de très nombreuses associations, ont besoin de bénévoles qui acceptent de s’engager dans le projet associatif de façon durable et continue et qui assument une compétence spécifique.

C’est particulièrement vrai dans les associations qui travaillent à la réinsertion et qui sont en contact avec les personnes démunies. Les écouter, accueillir leurs paroles, proposer une aide adaptée requiert du temps et des capacités d’écoute.

Par ailleurs, les encadrants d’associations (les membres du bureau : trésorier, secrétaire, dirigeants) commencent à faire défaut. Ce sont en effet des fonctions qui exigent une très grande disponibilité ; une denrée qui se fait rare chez les jeunes bénévoles mais également chez leurs aînés qui opposent à l’engagement associatif, leurs engagements familiaux. « Bon nombre de retraités s’occupent en effet de leurs petits enfants durant les vacances scolaires. » soulignent plusieurs dirigeants d’associations.


Une solution : le bénévolat de compétences



Différentes réponses ont été apportées par les organisations caritatives et parmi elles, le bénévolat de compétences. Le bénévole donne pour un temps donné, son expertise : informatique, management, logistique, hygiène …
Cette formule répondrait au besoin de changement et de mobilité des futurs bénévoles et comblerait aussi le besoin de professionnalisme des associations. Cependant l’étude montre que les petites associations n’ont pas fini de s’adapter à cette nouvelle situation. Elles ont encore du mal à bien définir leurs besoins en terme de mission spécifique et de compétences professionnelles.


Les Banques Alimentaires intensifient leur recrutement de bénévoles.

La typologie des bénévoles au sein des Banques Alimentaires :


Il existe deux types de bénévoles au sein des Banques Alimentaires.

- Les bénévoles experts qui possèdent une spécificité dans tel ou tel secteur ou domaine d’activité : la finance, la grande distribution, l’agroalimentaire, le management, la communication et qui le mettent à profit lorsqu’ils décident de s’engager à la fin de leur vie active.

- Les bénévoles polyvalents dont les missions sont variables (trier, conduire un chariot ou un camion, entreposer, distribuer les colis, accomplir les tâches administratives,…).

Les uns et les autres s’engagent pour des missions assez longues (moyenne : 8 ans au sein d’une Banque Alimentaire), à l’année, une à deux journées par semaine.
Un bénévolat qui, aux dires de quelques spécialistes salariés qui travaillent souvent en binôme avec ces bénévoles, s’est considérablement spécialisé et technicisé.
Malheureusement, ces effectifs de bénévoles tendent à se réduire d’année en année à cause de leur vieillissement.
Car, ces bénévoles sont en quasi totalité tous âgés de plus de 60 ans. Ce sont des personnalités militantes qui s’impliquent déjà dans une ou plusieurs associations dans le secteur caritatif.


La réponse des Banques Alimentaires à la mutation du bénévolat


« Laisser le temps au temps » et s’adapter à l’offre de bénévoles telle est la démarche des Banques Alimentaires depuis quelques années.
Elles cumulent des offres de bénévolat de compétences, forment les bénévoles à des missions spécifiques (ateliers cuisine, hygiène et sécurité, écoute) de moyenne durée et accueillent des bénévoles qui travaillent au quotidien lors des « récoltes », autrement dit la recherche active de denrées auprès des industries et des enseignes de distribution pour entreposer, trier et distribuer.

Certaines périodes spécifiques, telle la Collecte nationale le dernier week-end de novembre, rassemble plus de 97 000 bénévoles qui s’engagent pour une heure ou deux. D’autres missions sont réservées à des experts qui prêtent leur concours pour des durées plus ou moins longues en fonction des besoins.


S’adapter aux mutations des secteurs


La spécificité des Banques Alimentaires est qu’elles ont besoin de métiers très différents : de la logistique à la nutrition en passant par la communication et l’informatique. Il faut donc qu’elles s’adaptent aux évolutions du bénévolat en général dans notre société mais aussi aux changements impliqués par les différents métiers.
La sécurité alimentaire et la communication, pour ne citer que ces deux exemples, sont deux secteurs, qui ont énormément évolués ces dernières années et les compétences qui y sont utiles sont différentes d’il y a quelques années.


Multiplier les démarches envers les différents types de bénévoles

Lors d’une réunion interne réunissant les responsables de la communication des 79 Banques Alimentaires, un groupe de travail consacré au recrutement des bénévoles a été organisé. Il a permis de recenser les initiatives des Banques Alimentaires en matière de recrutement :
- participer à des réunions d’informations des jeunes voire des futurs retraités (la génération des « babyboomers » qui arrive)
- entretenir des relations étroites avec les Caisses de retraite et celles des Assurances maladie,
- organiser des journées « portes ouvertes » au sein des Banques Alimentaires,
- établir des relations très en amont avec les établissements scolaires, d’enseignement technique et/ou supérieur,
- accueillir des stagiaires qui ainsi sensibilisés lors de leurs stages de 1 à 6 mois (voire plus pour certains) deviendront des futurs bénévoles,
- proposer aux jeunes bénévoles des missions de projets (internet, communication, ateliers spécifiques).


Mettre en place des outils et des supports adaptés

Par ailleurs, une affiche est mise à la disposition des Banques Alimentaires sur le thème : « 3 millions de personnes ne mangent pas à leur faim ; aidez-nous à les aider ».

Enfin, même si la dernière campagne de publicité ne leur est pas essentiellement destinée, les dernières études de notoriété , tendent à montrer que les gestes réalisés en direction des jeunes (18/25 ans) et en particulier le spot qui a été diffusé dans 600 salles de cinéma sont reçus favorablement par ces derniers. Ils sont 21 % de plus à citer la Banque Alimentaire.

En filigrane, la volonté de démontrer aux candidats bénévoles que le message « ensemble, aidons l’homme à se restaurer » s’adresse autant aux bénévoles « militants » qu’à l’ensemble du grand public et en particulier les jeunes de 18 à 35 ans.


ILLUSTRATIONS


Cas d’école !

C’est le cas notamment de l’action menée conjointement entre le Lycée professionnel Jehan de Beauce à Chartres, l’association Chrysalide et la Banque Alimentaire d’Eure et Loire .
L’atelier cuisine, réalisé par deux jeunes filles du Lycée Jehan de Beauce (en formation économie sociale et familiale) se déroule au sein d'une épicerie solidaire, l'association Chrysalide, équipée d'une cuisinette mobile . Ces jeunes bénévoles donnent ainsi de leurs temps quelques heures par mois et voient concrètement le résultat de leurs engagements auprès d’un public de personnes démunies. Comme le dit, M. Trévisiol, le président de la Banque Alimentaire :
« Cette action qui est menée avec le Lycée Jehan de Beauce nous donne l’occasion de toucher trois types de publics :
- les jeunes bénévoles qui ont besoin de concret et d’immédiat,
- les personnes accueillies de moins de 30 ans qui trouvent là des interlocuteurs de leurs âges et souvent de leurs sensibilités,
- par le biais de la communication autour de ces projets, de jeunes donateurs pour d’autres actions et le recrutement de futurs bénévoles. C’est donc une stratégie gagnant/gagnant »


Exemple local : la Banque Alimentaire du Haut-Rhin


Argine Jermann est la responsable administrative de cette Banque Alimentaire qui a mis en place une politique très active de recrutement des bénévoles. Un livret d’accueil a même été édité à leur intention au sein duquel se trouve une charte du bénévole qui définit les droits et les devoirs des bénévoles et qui formalise son engagement. La sélectivité et la polyvalence sont au cœur du système de recrutement. La Banque Alimentaire fonctionne avec plus d’une centaine de bénévoles et est ouverte toute l’année, les jours ouvrés de 8h à 17h.
Le bénévole candidat a d’abord un entretien avec le président de la Banque Alimentaire qui vérifie les motivations et les attentes de l’intéressé.
Ensuite, un bénévole aguerri chargé de l’accueil des nouveaux bénévoles lui fait visiter la banque et le « pilote ». Il a alors une période probatoire de trois semaines durant lesquelles il découvre le fonctionnement de l’association et les différents postes auxquels il pourrait être affecté. Il signe alors l’engagement et la charte qui le lie à la Banque Alimentaire. Celui-ci fixe le nombre de demi-journées qui seront effectuées par le bénévole afin de faciliter la préparation du planning. Il n’y a pas de tâches spécialisées avant 6 mois de bénévolat. Le bénévole peut être licencié pour non-respect de la charte.

« Nos bénévoles ont pour la plupart une moyenne d’âge de 65 ans. Et ce sont généralement les ennuis de santé qui mettent fin à leurs actions de bénévolat.
Notre réflexion a porté sur les jeunes – les étudiants notamment - car nous souhaitions pouvoir les intégrer à notre fonctionnement. Pour ce faire, il nous a fallu travailler très en amont, lors d’opérations spécifiques qui nous a permis de les sensibiliser à notre action. Ils sont alors présents – principalement bien sûr durant les temps de vacances- et ce de manière intensive. Nous n’avons pas constaté d’augmentation de la tranche de population des 30/45 ans mais il faut préciser que nous ne sommes pas ouverts durant les week-end, ni après 17h. L’intégration d’actifs pose de ce fait quelques problèmes dans l‘organisation. En 2006, nous avons recruté 10 nouveaux bénévoles. Il y en a 7 de plus depuis janvier 2007.
Lorsque nous avons besoin d’experts ou de compétences spécifiques, nous utilisons les sites internet de mise en relation de bénévoles. »
explique t-elle.


En guise de conclusion :


Les Banques Alimentaires riches de leur culture associative et de leur fonctionnement en réseau ont déjà tiré les enseignements de ce changement de nature du bénévolat. On le constate non seulement dans les politiques de recrutement menées à l’échelon local mais également au sein de la Fédération qui a mis une affiche spécifique. Sans doute parce que comme le souligne joliment l’un des participants au groupe de travail consacré au « recrutement »: « le bonheur est dans les Banques Alimentaires,… »


En savoir plus sur les Banques Alimentaires


En 1984, face à la montée de la pauvreté, la première Banque Alimentaire française naît sur le modèle des Food Banks nord-américaines. 79 Banques maillent aujourd’hui le territoire national au sein de la fédération, pour collecter, gérer, partager et aider l’homme, par le don et le partage, à se restaurer dans sa dignité.
Ces associations humanitaires sont animées par des bénévoles avec la collaboration de salariés. Leurs principales sources gratuites d’approvisionnement sont l’industrie agroalimentaire, la grande distribution, l’Union européenne, le grand public. En 2005, l’équivalent de 142 millions de repas a été distribué par les Banques Alimentaires françaises à 4700 associations et organismes sociaux partenaires. www.banquealimentaire.org


Pour toute information complémentaire sur les BA et la collecte, contacter :


Marie-Pierre Medouga- Ndjikessi*
Service de Presse FFBA
06 22 78 71 38
* se prononce Jikessi
ntonga@hotmail.fr

Laurence DEVAULT
Service de Communication FFBA
06.77.02.06.86 - 01 49 08 04 84
ffba.communication@banquealimentaire.org


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