Le projet de loi relatif au dialogue social, examiné à partir d'aujourd'hui par les députés de la commission des affaires sociales, prévoit la création de la prime d'activité.  Succédant  à  la prime pour l'emploi et au RSA activité, cette nouvelle prestation est un complément de revenu qui sera versé à partir de 2016 aux travailleurs pauvres et salariés modestes.
 Les associations de lutte contre l'exclusion et les organisations  de  jeunesse  considèrent la prime d'activité comme une avancée positive pour lutter contre la pauvreté au travail. Mais  nous n'acceptons pas que le projet  de loi exclut de la prime les apprentis et  les étudiants en emploi pour des raisons budgétaires, pénalisant ainsi des jeunes majoritairement issus de familles modestes et des étudiants contraints de travailler pour financer leurs études.
  
 Dans  le  dispositif  retenu  par  le  gouvernement, les  étudiants  en  emploi qui bénéficiaient hier  de  la  Prime pour l'emploi sortent de la prime d'activité et sont donc  les  grands perdants de la réforme.
  
 Aujourd'hui 50% des étudiants, souvent issus de familles modestes, sont obligés de travailler au détriment de leurs études. En bénéficiant de la prime, ils pourraient diminuer leur temps de  travail pour  un  revenu  équivalent,  et  augmenter  leurs  chances  de  réussite.  A  titre d'exemple, un étudiant à mi-temps  pourrait  en  effet  travailler  chaque  mois  24  heures  de moins s'il touchait cette prime. En outre,  l'exclusion des  apprentis,  souvent  issus  des milieux  populaires, est injuste  et  incompréhensible  au  moment  où  le  gouvernement entend revaloriser l'apprentissage.
  
 La  proposition  du  gouvernement - l'accès éventuel à  la  prime des  étudiants  et  apprentis gagnant au moins 900 euros par mois - exclut de fait une majorité de jeunes en formation et contredit l'objectif de simplicité en imposant des conditions discriminantes pour certains travailleurs pauvres.
  
 Pour  lever  cette  discrimination,  nous  avons  adressé ensemble au  gouvernement  et  aux députés une plateforme de propositions d'amendements visant à ce que la prime d'activité soutienne le pouvoir d'achat de tous les travailleurs précaires, sans conditions d'âge ou statut, de  manière simple  et  lisible. Nous  demandons  également que  la  loi  introduise  un droit à l'information pour lutter contre le non recours et un droit à l'accompagnement des bénéficiaires de la prime qui doivent pouvoir progresser dans l'emploi.
  
 A  travers  ces  propositions,  nous  demandons  au  gouvernement  et  à  la  majorité parlementaire  de  considérer  que le soutien à l'insertion professionnelle des jeunes en formation,  qui  sont  massivement  touchés  par  le  chômage  et  la  pauvreté  est  un investissement social d'avenir qui doit mobiliser toute la société. 
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